Jadis, Reine des bois, divine enchanteresse,
Diane, les seins nus et les cheveux au vent,
Vivait dans les forêts sauvages, poursuivant
Les sangliers, avec des élans de tigresse.
Elle était chaste et fière; et si, quand la déesse
Plongeait son corps de lis dans l'onde au flot mouvant,
Quelque mortel osait l'admirer en rêvant,
Le profane aussitôt payait sa hardiesse.
Maintenant, ayant mis au clou son vieux carquois,
Oublié sa pudeur farouche au fond des bois,
Près des Halles Madame Hécate tient boutique,
Et vendant son gibier à des prix insensés,
Elle débite sans vergogne à la pratique
Des cuissots de chevreuil plus ou moins avancés.