Heureux ceux que l’amour, que le travail unit :
La Providence les bénit.
Dans le creux d’un vieux mur, et languissante et frèle,
Se lamentait d’une voix grêle
Une abeille qui, sans parents,
Au hasard promenait ses pénates errants.
Nulle sécurité : ses rayons presque vides
Offraient ample curée à des fourmis avides.
Une autre abeille arrive et lui dit : « O ma sœur,
Pourquoi donc vivre ainsi solitaire, isolée ?
Viens : le printemps s’éveille au fond de la vallée,
Nous ouvrant ses trésors de parfum, de douceur.
Tandis qu’ici, malade, inconsolée,
Tu n’as pas un ami, pas un seul défenseur,
Dans la ruche, là-bas, une chaîne commune
Nous lie étroitement à la même fortune.
Qui cimenta ces nœuds ? L’intérêt, l’amitié.
Dans le bien, dans le mal nous sommes de moitié.
Vigilantes, laborieuses,
Vivant sans jalousie et sans ambition,
Nous avons su trouver le secret d’être heureuses.....
Ce secret, quel est-il ? L’association. »