Le positivisme

Il s'ouvre par-delà toute science humaine
Un vide dont la Foi fut prompte à s'emparer.
De cet abîme obscur elle a fait son domaine ;
En s'y précipitant elle a cru l'éclairer.
Eh bien ! nous t'expulsons de tes divins royaumes,
Dominatrice ardente, et l'instant est venu
Tu ne vas plus savoir où loger tes fantômes ;
Nous fermons l'Inconnu.

Mais ton triomphateur expiera ta défaite.
L'homme déjà se trouble, et, vainqueur éperdu,
Il se sent ruiné par sa propre conquête
En te dépossédant nous avons tout perdu.
Nous restons sans espoir, sans recours, sans asile,
Tandis qu'obstinément le Désir qu'on exile
Revient errer autour du gouffre défendu.

Collection: 
1852

More from Poet

  • À Ernest Havet.

    ............

    DERNIER MOT

    Un dernier mot, Pascal ! À ton tour de m'entendre
    Pousser aussi ma plainte et mon cri de fureur.
    Je vais faire d'horreur frémir ta noble cendre,
    Mais du moins j'aurai dit ce que j'ai sur le coeur.

    À plaisir...

  • Il s'ouvre par-delà toute science humaine
    Un vide dont la Foi fut prompte à s'emparer.
    De cet abîme obscur elle a fait son domaine ;
    En s'y précipitant elle a cru l'éclairer.
    Eh bien ! nous t'expulsons de tes divins royaumes,
    Dominatrice ardente, et l'instant est...

  • (A M. Louis de Ronchaud)

    I

    Regardez-les passer, ces couples éphémères !
    Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
    Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
    Font le même serment :

    Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
    Avec...