Oh ! Ne quittez jamais, c'est moi qui vous le dis,
Le devant de la porte où l'on jouait jadis,
L'église où, tout enfant, et d'une voix légère,
Vous chantiez à la messe auprès de votre mère ;
Et la petite école où, traînant chaque pas,
Vous alliez le matin, oh ! Ne la quittez pas !
Car une fois perdu parmi ces capitales,
Ces immenses Paris, aux tourmentes fatales,
Repos, fraîche gaîté, tout s'y vient engloutir,
Et vous les maudissez sans pouvoir en sortir.
Croyez qu'il sera doux de voir un jour peut-être
Vos fils étudier sous votre bon vieux maître,
Dans l'église avec vous chanter au même banc,
Et jouer à la porte où l'on jouait enfant.
Le Pays
More from Poet
-
Ô maison du Moustoir ! combien de fois la nuit,
Ou quand j'erre le jour dans la foule et le bruit,
Tu m'apparais ! - Je vois les toits de ton village
Baignés à l'horizon dans des mers de feuillage,
Une grêle fumée au-dessus, dans un champ
Une femme de loin appelant... -
À Berthel.
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j'en ai la preuve,
Parlant breton et français
En causant de mille choses,
Par la bruyère aux fleurs roses,
Tout en causant je passais.C'était en juin, la chaleur était grande
Sur le sentier qui... -
Je crois l'entendre encor, quand, sa main, sur mon bras,
Autour des verts remparts nous allions pas à pas :
" Oui, quand tu pars, mon fils, oui, c'est un vide immense,
Un morne et froid désert, où la nuit recommence ;
Ma fidèle maison, le jardin, mes amours,
Tout... -
Ô mes frères, voici le beau temps des vacances !
Le mois d'août, appelé par dix mois d'espérances !
De bien loin votre aîné ; je ne puis oublier
Août et ses jeux riants ; alors, pauvre écolier,
Je veux voir mon pays, notre petit domaine ;
Et toujours le mois d'août... -
Écris-moi, mon ami, si devant ta faucille
Le seigle mûr de couleuvres fourmille ;
Dis-moi, brave Berthel, si les chiens altérés
Errent par bande aux montagnes d'Arréz.Hélas ! durant ce mois d'ardente canicule,
Tout fermente ; et partout un noir venin circule....