Aux pieds d’un sphinx, gardien d’une âpre sépulture,
Béante sur le seuil du désert au sol roux,
Des Arabes pensifs, couchés dans leur burnous,
Caressent l’yatagan qui brille à leur ceinture.
Rayonnement du front, fierté de la stature,
Attestent les aïeux dont ils descendent tous ;
Moïse et Mahomet sous leur double imposture
Ont courbé cette race à l’œil superbe et doux.
Prêtres-rois, leurs aïeux ont régné dans Solime,
Puis, vainqueurs, radieux, créant un art sublime,
Ils ont fondé le Caire et bâti l’Alhambrah.
D’éternels monuments ils ont ceint la Sicile,
Mais, hélas ! désormais, race inerte et servile,
Sous le joug ottoman tout Arabe est fellah !