Combien j’ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance !
Ma sœur, qu’ils étaient beaux les jours
De France !
Ô mon pays, sois mes amours
Toujours !
Te souvient-il que notre mère
Au foyer de notre chaumière
Nous pressait sur son cœur joyeux,
Ma chère !
Et nous baisions ses blancs cheveux
Tous deux.
Ma sœur, te souvient-il encore
Du château que baignait la Dore ?
Et de cette tant vieille tour
Du Maure,
Où l’airain sonnait le retour
Du jour ?
Te souvient-il du lac tranquille
Qu’effleurait l’hirondelle agile ;
Du vent qui courbait le roseau
Mobile,
Et du soleil couchant sur l’eau
Si beau ?
Oh ! qui me rendra mon Hélène
Et ma montagne et le grand chêne !
Leur souvenir fait tous les jours
Ma peine :
Mon pays sera mes amours
Toujours !