Le fils du Titien

Lorsque j'ai lu Pétrarque, étant encore enfant,
J'ai souhaité d'avoir quelque gloire en partage.
Il aimait en poète et chantait en amant ;
De la langue des dieux lui seul sut faire usage.

Lui seul eut le secret de saisir au passage
Les battements du coeur qui durent un moment,
Et, riche d'un sourire, il en gravait l'image
Du bout d'un stylet d'or sur un pur diamant.

O vous qui m'adressez une parole amie,
Qui l'écriviez hier et l'oublierez demain,
Souvenez-vous de moi qui vous en remercie.

J'ai le coeur de Pétrarque et n'ai point son génie ;
Je ne puis ici-bas que donner en chemin
Ma main à qui m'appelle, à qui m'aime ma vie.

Collection: 
1834

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Sonnet

Ainsi, quand la fleur printanière
Dans les bois va s'épanouir,
Au premier souffle du zéphyr
Elle sourit avec mystère ;

Et sa tige fraîche et légère,
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Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir....

Oui, si j'étais femme, aimable et jolie,
Je voudrais, Julie,
Faire comme vous ;
Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère,
A toute la terre
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Je voudrais n'avoir de soucis au monde
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Mes chiffons chéris,...

Vous m'envoyez, belle Emilie,
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L'a soigneusement cacheté.
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Et malgré sa dextérité,
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Dans ses actes de charité.
C'est regarder à la...

Non, quand bien même une amère souffrance
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Non, quand bien même une fleur d'espérance
Sur mon chemin pourrait encor germer ;

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Non,...

Que j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume,
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C'est le temps de la ville. - Oh ! lorsque l'an dernier,
J'y...