uoi, l’on te fend l’oreille ! est-il vrai qu’on te rogne,
Douanier ?… Tu vas mourir et pourrir sans façon,
Gablou ?… — Non ! car je vais t’empailler — Qui qu’en grogne ! —
Mais, sans te déflorer : avec une chanson ;
Et te coller ici, boucané de mes rimes,
Comme les varechs secs des herbiers maritimes.
— Ange-gardien culotté par les brises,
Pénate des falaises grises,
Vieux oiseau salé du bon Dieu
Qui flânes dans la tempête,
Sans auréole à ta tête,
Sans aile à ton habit bleu !…
Je t’aime, modeste amphibie
Et ta bonne trogne d’amour,
Anémone de mer fourbie
Épanouie à mon bonjour !…
Et j’aime ton bonjour, brave homme,
Roucoulé dans ton estomac,
Tout gargarisé de rogomme
Et tanné de jus de tabac !
J’aime ton petit corps de garde
Haut perché comme un goéland
Qui regarde
Dans les quatre aires-de-vent.
Là, rat de mer solitaire,
Bien loin du contrebandier
Tu rumines ta chimère :
— Les galons de brigadier ! —
Puis un petit coup-de-blague
Doux comme un demi-sommeil…
Et puis : bâiller à la vague,
Philosopher au soleil…
La nuit, quand fait la rafale
La chair-de-poule au flot pâle,
Hululant dans le roc noir…
Se promène une ombre errante ;
Soudain : une pipe ardente
Rutile… — Ah ! douanier, bonsoir.
— Non : fini !… réformé ! Va, l’oreille fendue,
Rendre au gouvernement ta pauvre âme rendue…
Rends ton gabion, rends tes Procès-verbaux divers ;
Rends ton bancal, rends tout, rends ta chique !…
Et mes vers.