Amymone en ses bras a pris sa tourterelle,
Et, la serrant toujours plus doucement contre elle,
Se plaît à voir l’oiseau, docile à son désir,
Entre ses jeunes seins roucouler de plaisir.
Même elle veut encor que son bec moins farouche
Cueille les grains posés sur le bord de sa bouche,
Puis, inclinant la joue au plumage neigeux,
Et, toujours plus câline et plus tendre en ses jeux,
Elle caresse au long des plumes son visage,
Et sourit, en frôlant son épaule au passage,
De sentir, rougissant chaque fois d’y penser,
Son épaule plus douce encore à caresser.
La Tourterelle d’Amymone
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