Infidélité

Voici l’orme qui balance
Son ombre sur le sentier ;
Voici le jeune églantier,
Le bois où dort le silence,
Le banc de pierre où, le soir,
Nous aimions à nous asseoir.

Voici la voûte embaumée
D’ébéniers et de lilas,
Où, lorsque nous étions las,
Ensemble, ô ma bien-aimée !
Sous des guirlandes de fleurs,
Nous laissions fuir les chaleurs.

Voici le marais que ride
Le saut du poisson d’argent,
Dont la grenouille en nageant
Trouble le miroir humide ;
Comme autrefois, les roseaux
Baignent leurs pieds dans ses eaux.

Comme autrefois, la pervenche,
Sur le velours vert des prés
Par le printemps diaprés,
Aux baisers du soleil penche
À moitié rempli de miel
Son calice bleu de ciel.

Comme autrefois, l’hirondelle
Rase, en passant, les donjons,
Et le cygne dans les joncs
Se joue et lustre son aile ;
L’air est pur, le gazon doux…
Rien n’a donc changé que vous.

Collection: 
1831

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