Don Juan en los infiernos

Cuando Don Juan descendió hacia la onda subterránea
Y hubo dado su óbolo a Caronte,
Un sombrío mendigo, la mirada fiera como Antístenes,
Con brazo vengativo y fuerte empuñó cada remo.

Mostrando sus senos fláccidos y sus ropas abiertas,
Las mujeres se retorcían bajo el negro firmamento,
Y, como un gran rebaño de víctimas ofrendadas,
En pos de él arrastraban un prolongado mugido.

Sganarelle riendo le reclama su paga,
Mientras que Don Luis, con un dedo tembloroso
Mostraba a todos los muertos, errante en las riberas,
El hijo audaz que se burló de su frente nevada.

Estremeciéndose bajo sus lutos, la casta y magra Elvira,
Cerca del esposo pérfido y que fue su amante,
Parecía reclamarle una suprema sonrisa
En la que brillara la dulzura de su primer juramento.

Erguido en su armadura, un gigante de piedra
Permanecía en la barra y cortaba la onda negra;
Pero el sereno héroe, apoyado en su espadón,
Contemplaba la estela y sin dignarse ver nada.

Collection: 
1841

More from Poet

  • Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
    Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
    Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
    Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

    Pendant que des mortels la multitude vile,
    Sous le fouet du Plaisir, ce...

  • Les amants des prostituées
    Sont heureux, dispos et repus ;
    Quant à moi, mes bras sont rompus
    Pour avoir étreint des nuées.

    C'est grâce aux astres nonpareils,
    Qui tout au fond du ciel flamboient,
    Que mes yeux consumés ne voient
    Que des souvenirs de...

  • Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres,
    Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s'enfuit
    Je ne sais quoi de bon, de doux comme la Nuit !
    Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres !

    Grands yeux de mon enfant, arcanes adorés,
    Vous ressemblez...

  • Que j'aime voir, chère indolente,
    De ton corps si beau,
    Comme une étoffe vacillante,
    Miroiter la peau !

    Sur ta chevelure profonde
    Aux âcres parfums,
    Mer odorante et vagabonde
    Aux flots bleus et bruns,

    Comme un navire qui s'éveille
    Au vent...

  • De ce ciel bizarre et livide,
    Tourmenté comme ton destin,
    Quels pensers dans ton âme vide
    Descendent ? Réponds, libertin.

    - Insatiablement avide
    De l'obscur et de l'incertain,
    Je ne geindrai pas comme Ovide
    Chassé du paradis latin.

    Cieux déchirés...