Toute chose, ici-bas, cherchant Dieu comme un pôle,
Se tourne, en frémissant, vers son dôme éternel :
Élancé dans les airs, le mont, sur son épaule,
Comme un pavillon bleu porte le vaste ciel.
Le cèdre du Liban, loin de la roche nue,
Pousse toute sa sève à flots tumultueux,
Géant désespéré qui, pour toucher la nue,
Hausse son front superbe et tord ses bras noueux.
Le temple a cent degrés ; la tour solide et fière
D’un cercle de créneaux couronne la cité ;
Et, comme un long serpent, dressant son col de pierre,
L’obélisque, d’un jet, perce l’immensité.
O cèdre ! ô monts géants où l’aigle a sa patrie,
Temples, dômes, babels que bâtit notre orgueil,
Le plus proche des cieux est le sage qui prie
Dans le vallon des morts, les pieds sur un cercueil !