Chantre mélodieux né sous le plus beau ciel,
Au nom doux et fleuri comme une lyre antique,
Léger napolitain, dont la folle musique
A frotté, tout enfant, les deux lèvres de miel,
Ô bon Cimarosa ! Nul poëte immortel,
Nul peintre, comme toi, dans sa verve comique,
N’égaya des humains la face léthargique
D’un rayon de gaîté plus franc et naturel.
Et pourtant tu gardas à travers ton délire,
Sous les grelots du fou, sous le masque du rire,
Un cœur toujours sensible et plein de dignité ;
Oui, ton âme fut belle, ainsi que ton génie ;
Elle ne faillit point devant la tyrannie,
Et chanta dans les fers l’hymne de liberté.