Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage.
Je veoy saulter dedans la gaïe liberté,
Et mon petit archer, qui mene à son costé
La belle gaillardise et plaisir le volage ;
Mais apres, la rigueur de ton triste langage
Me monstre dans ton coeur la fiere honesteté ;
Et, condemné, je veoy la dure chasteté
Là gravement assise et la vertu sauvage.
Ainsi mon temps divers par ces vagues se passe :
Ores son oeil m'appelle, or sa bouche me chasse.
Helas ! en cest estrif, combien ay je enduré !
Et puis qu'on pense avoir d'amour quelque asseurance
Sans cesse, nuict et jour, à la servir je pense,
Ny encor de mon mal ne puis estre assuré.