Aux monarques vainqueurs la rouge cotte d'armes
Appartient justement. Ce roi victorieux
Est justement vêtu par ces moqueurs gens d'armes
D'un manteau, qui le marque et prince, et glorieux.
Ô pourpre, emplis mon test, de ton jus précieux
Et lui fais distiller mille pourprines larmes,
À tant que méditant ton sens mystérieux,
Du sang trait de mes yeux j'ensanglante ces carmes.
Ta sanglante couleur figure nos péchés
Au dos de cet Agneau par le Père attachés :
Et ce Christ t'endossant se charge de nos crimes.
Ô Christ, ô saint Agneau, daigne-toi de cacher
Tous mes rouges péchés (brindelles des abîmes)
Dans les sanglants replis du manteau de ta chair.
(Sonnet LXIII)