Aux défenseurs de la patrie partant pour l'armée en 1792.
Adieu, les vengeurs de la France,
Vous nos époux ou nos amants ;
Allez renverser l'espérance
Et les noirs complots des tyrans.
Votre absence, ô troupe chérie !
Va nous causer bien des chagrins ;
Mais il faut sauver la patrie
Dont le sort est mis dans vos mains.
Jamais une cause aussi belle
D'un peuple n'armera les mains ;
Jamais aussi grande querelle
Ne régna parmi les humains.
L'Europe attend sa destinée
De vos succès, de vos revers,
Et le cercle de cette année
Fixe le sort de l'univers.
Oh ! Quand partout de l'esclavage
Vos mains auront brisé les fers ;
Comme vos noms, votre courage
Seront fameux dans l'univers !
Alors dédaignant les conquêtes,
Ecueil trop commun des guerriers,
Venez, plus chéris dans nos fêtes
Vous reposer sous vos lauriers.