Un soir favorisé de colombes sublimes,
La pucelle doucement se peigne au soleil.
Aux nénuphars de l’onde elle donne un orteil
Ultime, et pour tiédir ses froides mains errantes
Parfois trempe au couchant leurs roses transparentes.
Tantôt, si d’une ondée innocente, sa peau
Frissonne, c’est le dire absurde d’un pipeau,
Flûte dont le coupable aux dents de pierrerie
Tire un futile vent d’ombre et de rêverie
Par l’occulte baiser qu’il risque sous les fleurs.
Mais presque indifférente aux feintes de ces pleurs,
Ni se se divinisant par aucune parole
De rose, elle démêle une lourde auréole ;
Et tirant de sa nuque un plaisir qui la tord,
Ses poings délicieux pressent la touffe d’or
Dont la lumière coule entre ses doigts limpides !
… Une feuille meurt sur ses épaules humides,
Une goutte tombe de la flûte sur l’eau,
Et le pied pur s’épeure comme un bel oiseau
Ivre d’ombre…
Un soir favorisé de colombes sublimes,
La pucelle doucement se peigne au soleil.
Aux nénuphars de l’onde elle donne un orteil
Ultime, et pour tiédir ses froides mains errantes
Parfois trempe au couchant leurs roses transparentes.
Tantôt, si d’une ondée innocente, sa peau
Frissonne, c’est le dire absurde d’un pipeau,
Flûte dont le coupable aux dents de pierrerie
Tire un futile vent d’ombre et de rêverie
Par l’occulte baiser qu’il risque sous les fleurs.
Mais presque indifférente aux feintes de ces pleurs,
Ni se se divinisant par aucune parole
De rose, elle démêle une lourde auréole ;
Et tirant de sa nuque un plaisir qui la tord,
Ses poings délicieux pressent la touffe d’or
Dont la lumière coule entre ses doigts limpides !
… Une feuille meurt sur ses épaules humides,
Une goutte tombe de la flûte sur l’eau,
Et le pied pur s’épeure comme un bel oiseau
Ivre d’ombre…