À Meurice – À Vacquerie

 
Hélas ! Comme c’est peu compris, les grandes âmes !
L’orage était bien noir quand nous nous rencontrâmes ;
Je livrais au vieux monde un assaut hasardeux ;
Je luttais ; vous, tribuns de l’art, maîtres tous deux,
Forts, dressant devant moi votre épée étoilée,
Vous me prîtes la main dans l’ardente mêlée ;
Et dans ce siècle, où l’âme est en proie aux moqueurs,
Je fus le combattant, vous êtes les vainqueurs.
Quand s’ouvrit l’âpre exil aux froides casemates,
Proscrit, vous me suiviez, et haï, vous m’aimâtes.
J’ai le flot à dompter, j’ai la nuit à franchir ;
Je vous cherche en mon ciel que vous faites blanchir ;
Ainsi le nautonier battu des mers obscures
Épiait le lever des lointains Dioscures.

Ah ! Vous vous oubliez, vous qu’on n’oubliera pas !
C’est grand. Vous me tirez de l’ombre pas à pas,
Vous me rouvrez le port, vous me rendez les fêtes,
Je sens l’apaisement des profondes tempêtes,
Et je vous aime, ô vous sur qui je m’attendris,
D’unir des cœurs si doux à de si fiers esprits !

Collection: 
1908

More from Poet

  • Mivel ajkamhoz ért színültig teli kelyhed, és sápadt homlokom kezedben nyughatott, mivel beszívtam én nem egyszer drága lelked lehelletét, e mély homályú illatot, mivel titokzatos szived nekem kitárult, s olykor megadatott beszédét hallanom, mivel ott zokogott, mivel mosolyra lágyult szemed...

  • A lába csupaszon, a haja szétziláltan, kákasátorban ült, térdéig meztelen; azt hittem hirtelen, hogy tündérre találtam, s szóltam: A rétre, mondd, eljönnél-e velem? Szeméből rámsütött az a parázs tekintet, amely, ha enged is, szép és győztes marad, s szóltam: A szerelem hónapja hív ma minket,...

  • Olyan a szerelem, mint a gyöngyszemű harmat, amelytől fénylik a szirom, amelyből felszökik, kévéjében a napnak, szivárvány-szikra, miliom. Ne, ne hajolj reá, bárhogy vonz e merész láng, ez a vízcseppbe zárt, percnyi kis fényözön - mi távolabbról: mint a gyémánt, az közelebbről: mint a könny.

  • Pourquoi donc s'en est-il allé, le doux amour ?
    Ils viennent un moment nous faire un peu de jour,
    Puis partent. Ces enfants, que nous croyons les nôtres,
    Sont à quelqu'un qui n'est pas nous. Mais les deux autres,
    Tu ne les vois donc pas, vieillard ? Oui, je les vois,...

  • Puisque nos heures sont remplies
    De trouble et de calamités ;
    Puisque les choses que tu lies
    Se détachent de tous côtés ;

    Puisque nos pères et nos mères
    Sont allés où nous irons tous,
    Puisque des enfants, têtes chères,
    Se sont endormis avant nous ;...