« Souvent je me demande »

 
Souvent je me demande et je cherche en tout lieu
Ce qu'est Dieu sans l'amour, ou bien l'amour sans Dieu.
Aimer Dieu, n'est-ce pas trouver la pure flamme
Qu'on crut voir dans les yeux de quelque jeune femme ?
Dans cette femme aussi n'est-ce point ici-bas
Chercher comme un rayon du dieu qu'on ne voit pas ?
Ainsi, ces deux amours, le céleste et le nôtre,
Pareils à deux flambeaux, s'allument l'un par l'autre :
L'idéal purifie en nous l'amour charnel,
Et le terrestre amour nous fait voir l'éternel.

Collection: 
1826

More from Poet

Ô maison du Moustoir ! combien de fois la nuit,
Ou quand j'erre le jour dans la foule et le bruit,
Tu m'apparais ! - Je vois les toits de ton village
Baignés à l'horizon dans des mers de feuillage,
Une grêle fumée au-dessus, dans un champ
Une femme de loin appelant...

À Berthel.

Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j'en ai la preuve,
Parlant breton et français
En causant de mille choses,
Par la bruyère aux fleurs roses,
Tout en causant je passais.

C'était en juin, la chaleur était grande
Sur le sentier qui...

Je crois l'entendre encor, quand, sa main, sur mon bras,
Autour des verts remparts nous allions pas à pas :
" Oui, quand tu pars, mon fils, oui, c'est un vide immense,
Un morne et froid désert, où la nuit recommence ;
Ma fidèle maison, le jardin, mes amours,
Tout...

Ô mes frères, voici le beau temps des vacances !
Le mois d'août, appelé par dix mois d'espérances !
De bien loin votre aîné ; je ne puis oublier
Août et ses jeux riants ; alors, pauvre écolier,
Je veux voir mon pays, notre petit domaine ;
Et toujours le mois d'août...

Écris-moi, mon ami, si devant ta faucille
Le seigle mûr de couleuvres fourmille ;
Dis-moi, brave Berthel, si les chiens altérés
Errent par bande aux montagnes d'Arréz.

Hélas ! durant ce mois d'ardente canicule,
Tout fermente ; et partout un noir venin circule....