(Hildeguthe) l’encouragea vivement :
« Certes, l’ouvrage de Weland ne trompera
aucun des hommes qui savent tenir Mimming,
la dure épée. Souvent au combat a péri,
taché de sang et blessé d’estoc, un héros après l’autre.
Guerrier d’avant-garde d’Attila, ne laisse pas ores encore
faiblir aujourd’hui ton courage, défaillir ta noble vaillance.
. . . . . mais il est venu le jour
où tu devras, de deux choses l’une,
perdre la vie ou conquérir une renommée durable
auprès des mortels, toi, fils d’Aelphere.
Mon seigneur ami, je ne te blâme nullement en mes paroles,
pour ce que je t’aie vu, au jeu d’épées,
honteusement devant qui que ce fût
te retirer du combat ou fuir sur le rempart
pour garantir ta personne, quoique beaucoup d’ennemis
eussent frappé de leurs lattes ta cotte de mailles,
mais toujours tu cherchais à te battre plus en avant,
ta lame dépassant les limites de ta force. Aussi je craignais
pour toi le destin, que tu cherchasses trop violemment
à te battre sur le lieu de rencontre, à la bataille,
avec quelque autre homme. Couvre-toi d’honneur
par des actions d’éclat pendant que Dieu te guide.
Ne t’inquiète pas de ta flamberge ; l’élite des trésors
te fut donnée pour nous secourir tous deux. Car pour Guthhere
tu devras réprimer sa vanterie, puisqu’il a commencé
à tort tout d’abord à rechercher ce conflit.
Il a refusé l’épée et les vases précieux
et maint anneau. Ores sans anneau il devra
s’en aller de ce combat, retrouver son seigneur nourricier,
son ancien pays natal, ou mourir ici auparavant,
si pour lors il . . . . . »
« . . . . . ma flamberge meilleure
que celle-ci seule que moi aussi
j’ai encore cachée dans le fourreau à pierreries.
Je sais que Théodoric a songé à l’envoyer
à Widia lui-même et aussi un grand trésor
d’objets précieux avec la flamberge, et avec elle maint
autre objet orné d’or. Il reçut l’ancienne récompense
pour ce que le parent de Nithhad, Widia,
le fils de Weland, fit sortir d’embarras son seigneur
qui partit en hâte de la terre des géants. »
Waldere discourut, le brave guerrier,
il tenait en main l’aide au combat,
l’estoc de bataille au poing. Il dit en ses paroles :
« Voici, tu espérais certes, ami des Burgondes,
que la main de Hagen me pousserait dans la lutte
et mettrait fin au combat à pied. Prends, si tu l’oses,
au lutteur ainsi épuisé sa cotte de mailles grise.
Ici sur mes épaules repose le legs d’Aelfhere,
solide et pourvu de clous, paré d’or,
dépouille d’homme noble tout à fait honorable
à saisir, alors que la main défend le trésor
de la vie contre les adversaires. Il ne me trahit pas, quand
méchamment de cruels étrangers m’attaquent à nouveau,
surviennent avec flamberges, comme vous l’avez fait pour moi.
Cependant il peut accorder la victoire, Celui qui est toujours
prompt et sage pour secourir tout ce qui est droit.
Celui qui pour lui se fie à cette aide sainte,
à Dieu qui l’assiste, la trouvera bien là,
s’il s’est souvenu auparavant de la mériter.
Alors les orgueilleux, pourront distribuer la richesse,
posséder le pouvoir ; c’est là . . . . . »