Un soir de mai

Roulez, élégantes calèches !...
En avant, coursiers, en avant !...
Ceintures légères et fraîches,
Flottez au vent !

Du jour qui meurt la lumière abaissée
Joue entre les rameaux,
Dore les troncs, et serpente, brisée,
Sur l'herbe, en longs réseaux...

Silence ! amants, silence !...
Le vent du soir balance
Le chèvrefeuille en fleur :
Le bois est déjà sombre...
Ne confiez qu'à l'ombre
Vos soupirs de bonheur !

- Voyez-vous par ici des corolles fermées,
Qui d'un nouveau soleil attendent les rayons ?...
Prenons à l'ébénier ses grappes embaumées,
À l'aubépine ses boutons...

Oh ! la belle amazone !
Son jeune front rayonne
D'orgueil et de plaisir :
Son cheval d'Angleterre
Brûle du pied la terre...
Quel bonheur de courir !...

La poussière s'élève... Ici l'air frais caresse,
Flatte, ravive tous les sens ;
C'est comme un doux parfum de vie et de jeunesse,
Comme une haleine de printemps ! [...]

" Roulez, élégantes calèches !...
En avant, coursiers, en avant !...
Ceintures légères et fraîches,
Flottez au vent !...

Collection: 
1818

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  • Roulez, élégantes calèches !...
    En avant, coursiers, en avant !...
    Ceintures légères et fraîches,
    Flottez au vent !

    Du jour qui meurt la lumière abaissée
    Joue entre les rameaux,
    Dore les troncs, et serpente, brisée,
    Sur l'herbe, en longs réseaux......

  • Pauvre petit oiseau des champs,
    Inconstante bergeronnette.
    Qui voltiges, vive et coquette,
    Et qui siffles tes jolis chants ;

    Bergeronnette si gentille,
    Qui tournes autour du troupeau.
    Par les prés sautille, sautille,
    Et mire-toi dans le ruisseau !

    ...
  • Le bassin est uni : sur son onde limpide
    Pas un souffle de vent ne soulève une ride ;
    Au lever du soleil, chaque flot argenté
    Court, par un autre flot sans cesse reflété ;
    Il répète ses fleurs, comme un miroir fidèle ;
    Mais la pointe des joncs sur la rive a tremblé...

  • C'était un soir que tout brillait de feux ;
    Un soir qu'éclatant de lumières,
    Tivoli lassait les paupières
    De mille curieux.

    Là, des bosquets blanchis ; là, des masses plus sombres ;
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    Qui s'allongent sur le...

  • L'aile ternie et de rosée humide,
    Sylphe inconnu, parmi les fleurs couché,
    Sous une feuille, invisible et timide,
    J'aime à rester caché.

    Le vent du soir me berce dans les roses ;
    Mais quand la nuit abandonne les cieux,
    Au jour ardent mes paupière sont closes...