Tristesse du soir

Tristesse du soir, ô toi luth sonore,
Âme des Ténèbres, toi confident de la jeunesse,

Tristesse vespérale, ô douleur consolante,
Doux compagnon de ma solitude.

Tristesse du soir, ô fraîcheur bruissante,
Tristesse du soir, comme je te sens !

Des lèvres enténébrées, de douceur imprégnées,
Se sont doucement penchées vers les miennes,

De douces mains avec leur tendre caresse
Effleurent mon visage et me font

Frémir plénier déjà dans la volupté en attente
Pour m’adonner à ta mélancolie.

Collection: 
1901

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Tristesse du soir, ô toi luth sonore,
Âme des Ténèbres, toi confident de la jeunesse,

Tristesse vespérale, ô douleur consolante,
Doux compagnon de ma solitude.

Tristesse du soir, ô fraîcheur bruissante,
Tristesse du soir, comme je te sens !

Des lèvres...

J’entends, par-dessus les campagnes,
Planer les cloches du pays
Et déjà je ne peux plus voir
Les contours des tours rondes.

La nuit, la mer, deux rubans bleus
Qu’ornemente l’or des étoiles,
Ont roulé dans leurs plis
Les bords de l’île.
Tout s’...

 
La paix du soir descend sur la ville tranquille,
Sur les canaux le sang rouge du soleil coule,
Et un désir ardent, sans but, inexprimable,
Commence alors à parler des grises tours.

Profondes, merveilleuses, les vieilles cloches chantent
Les jours où leur...