• Notre union plutôt véhémente et brutale
    Recèle une douceur que nulle autre n’étale,
    Nos caractères détestables à l’envi
    Sont un champ de bataille où tout choc est suivi
    D’une trêve d’autant meilleure que plus brève.
    Le lourd songe oppressif s’y dissout en un rêve
    Élastique et rafraîchissant à l’infini.
    Je croirais pour ma part qu’un ange m’a béni...

  • Nous sommes bien faits l’un pour l’autre ;
    Pourtant quand tu me rencontreras
    Menant mes derniers embarras
    D’homme grave et de bon apôtre,
    Ruine encore de chrétien,
    Philosophe déjà païen,

    Lourd de doctrine et de scrupule,
    (Le tout un peu décomposé)
    Mais au fond très bien disposé
    Pour la popine et la crapule,
    En un mot, sot entre les...

  • C’est plutôt le sabbat du second Faust que l’autre.
    Un rhythmique sabbat, rhythmique, extrêmement
    Rhythmique. — Imaginez un jardin de Lenôtre,
    Correct, ridicule et charmant.

    Des ronds-points ; au milieu, des jets d’eau ; des allées
    Toutes droites ; sylvains de marbre ; dieux...

  • Ô ! j’ai froid d’un froid de glace
    Ô ! je brûle à toute place !

    Mes os vont se cariant,
    Des blessures vont criant ;

    Mes ennemis pleins de joie
    Ont fait de moi quelle proie !
     
    Mon cœur, ma tête et mes reins
    Souffrent de maux souverains.

    Tout me fuit, adieu ma gloire !
    Est-ce donc le Purgatoire ?

    Ou si c’est l’enfer ce lieu...

  • O mes amants,
    Simples natures,
    Mais quels tempéraments !
    ...

  • Ô toi triomphante sur deux
    « Rivales » (pour dire en haut style).
    Tu fus ironique, — elles... feues —
    Et n’employas d’effort subtil
    Que juste assez pour que tu fus —
    Ses encor mieux, grâce à cet us

    Qu’as de me plaire sans complaire
    Plus qu’il ne faut à mes caprices.
    Or je te viens jouer un air
    Tout parfumé d’ambre et d’iris,
    Bien qu’...

  • L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
    Meurt comme de la fumée,
    Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,
    Se plaignent les tourterelles.

    Combien, ô voyageur, ce paysage blême
    ...

  • Opportet hæreses esse.
    Car il faut, en effet, encore,
    Que notre foi, donc, s’édulcore
    Opportet hæreses esse.
     
    Il fallait quelque humilité,
    Ma Foi qui poses et grimaces,
    Afin que tu t’édulcorasses ;
    Et l’hérésiarque entêté

    T’a tenté, ne nous dis pas non,
    Jusque vers les pires péchés,
    T’entraînant du doute impur...

  • Je veux m'abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
    Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
    Beautés mûres ou non, novices et professes,
    Ô ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies !

    Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu'à l'amant,
    Ne reviennent qu'avec l'amant, n'ont de répit
    Qu'au lit pendant l'amour, puis flattent gentiment
    Ceux...

  •  
    Soyez béni, Seigneur, qui m’avez fait chrétien
    Dans ces temps de féroce ignorance et de haine ;
    Mais donnez-moi la force et l’audace sereine
    De vous être à toujours fidèle comme un chien,

    De vous être l’agneau destiné qui suit bien
    Sa mère et ne sait faire au pâtre aucune peine,
    Sentant qu’il doit sa vie encore, après sa laine,
    Au maître,...