Mon coeur était jadis comme un palais romain, Tout construit de granits choisis, de marbres rares. Bientôt les passions, comme un flot de barbares, L'envahirent, la hache ou la torche à la main.
Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain. Vipères et hiboux....
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C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine ; J'ai partout le regret des vieux bords de la Seine Devant la vaste mer, devant les pics neigeux, Je rêve d'un faubourg plein d'enfants et de jeux. D'un coteau tout pelé d'où ma Muse s'applique A noter les tons fins d'un...
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Le crépuscule est triste et doux comme un adieu. A l'orient déjà, dans le ciel sombre et bleu Où lentement la nuit qui monte étend ses voiles, De timides clartés, vagues espoirs d'étoiles, Contemplent l'occident clair encore, y cherchant Le rose souvenir d'un beau soleil...
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Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots ! Pour voir des boutons d'or et des coquelicots, Vous partez, le dimanche, et remplissez les gares De femmes, de chansons, de joie et de cigares, Et, pour être charmants et faire votre cour, Vous savez imiter les cris de basse-...
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Septembre au ciel léger taché de cerfs-volants Est favorable à la flânerie à pas lents, Par la rue, en sortant de chez la femme aimée, Après un tendre adieu dont l'âme est parfumée. Pour moi, je crois toujours l'aimer mieux et bien plus Dans ce mois-ci, car c'est l'...
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Volupté des parfums ! ? Oui, toute odeur est fée. Si j'épluche, le soir, une orange échauffée, Je rêve de théâtre et de profonds décors ; Si je brûle un fagot, je vois, sonnant leurs cors, Dans la forêt d'hiver les chasseurs faire halte ; Si je traverse enfin ce...
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Un rêve de bonheur qui souvent m'accompagne, C'est d'avoir un logis donnant sur la campagne, Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé, Où je vivrais ainsi qu'un ouvrier rangé. C'est là, me semble-t-il, qu'on ferait un bon livre. En hiver, l'horizon des coteaux...
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A la princesse D.....
C'est un parc scandinave, aux sapins toujours verts, Où le vent automnal courbe les fleurs d'hivers Dans les vases de marbre ancien sur la terrasse ; Et la vierge royale en qui revit la race Des brumeux Suénon dont son père descend, L'...
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Noces du samedi ! noces où l'on s'amuse, Je vous rencontre au bois où ma flaneuse Muse Entend venir de loin les cris facétieux Des femmes en bonnet et des gars en messieurs Qui leur donnent le bras en fumant un cigare, Tandis qu'en un bosquet le marié s'égare,...
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Devant le frais cottage au gracieux perron, Sous la porte que timbre un tortil de baron, Debout entre les deux gros vases de faïence, L'amazone, déjà pleine d'impatience, Apparaît, svelte et blonde, et portant sous son bras Sa lourde jupe, avec un charmant embarras....
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