Tandis que le torrent des passions mondaines
Emporte nos esprits dans la mer des malheurs,
Le Sauveur pour souffrir un torrent de douleurs
Traverse du torrent les ondes inhumaines.
Lui-même est le torrent des bontés souveraines,
Roulant du grand Olympe en ce vallon de pleurs,
Qui pour nous enivrer d'un torrent de douceurs,
Nous tire du torrent des...
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Tandis que la France est armée,
Et qu'une guerre envenimée
Trouble son repos et le mien :
Le plus beau que je puisse faire,
Pendant que le vent est contraire,
C'est de ne me mêler de rien.
Je laisse rouler la tempête
La foudre passe sur ma tête,
S'il faut mourir, me voilà prêt :
A mon destin je m'abandonne,
Je veux ce que le Ciel... -
Beaux yeux dont la douceur si doucement m'enivre,
Vous produisez des feux qui me vont dévorant :
Beaux yeux, mais ! beaux soleils qui m'allez éclairant,
Vous brûlez, et le ciel me force de vous suivre.
Beaux yeux, dont la clarté du trépas me délivre,
Et du chemin d'erreur où j'allais m'égarant ;
Qui vous voit sans mourir n'est pas digne de vivre,
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Je reconnois en elle mon courage
Car le sien mesme estre le mien je croy.
J'y reconnois de Nature la loy,
Qui de nous deux n'ha fait qu'un mesme ouvrage.
Je reconnois encores d'avantage :
Je suis en elle, et je la sens en moy.
Pour le moins donq aux signes que je voy
Elle est la mienne, ou moy la sienne image.
Je pense avoir des signes... -
Un jour ma Sainte au temple saint oroit.
Au ciel estoit le bruit de son silence,
Comme un Soleil reluisoit sa presence,
Et tout le lieu de son ombre doroit.
L'image en Croix de cil qu'elle adoroit,
Signes monstroit de grand' benivolence
Saintes et Saints luy faisoient reverence,
Et tout le temple honoré l'honoroit.
Ce que j'en dy n'est... -
Chacun peut bien de cette autre Diane
La beauté voir jointe à la chasteté
Mais je suis seul qui voy la Sainteté
Du clair esprit par le corps diaphane :
Par ce corps là, non pas corps, mais le fane
D'une nouvelle et haute deité,
Fane, lequel (impie iniquité !)
L'irreverente ignorance prophane.
Donc moy qui suis de si belle lumiere
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Beauté premiere, admirable ornement,
Vie, clarté, nourriture du monde,
Pere Apollon, dont la sainte faconde
A enyvré mon jeune entendement,
Soit qu'esclairer tu voyses promtement
L'autre moytié de cette terre ronde :
Soit que laver veuilles ta teste blonde
Au grand poly du liquide element :
Tardes tes pas, et tes heures encore
(... -
Ce grand Amour qui au beau de ma dame,
De mon esprit les yeux va conduisant,
Est un Soleil, chauld, clair et reluisant
C'est proprement le Soleil de mon ame,
Ce beau Soleil de sa tresclaire flamme,
Me fait tout voir un univers plaisant :
Mais de son feu cruellement cuisant,
Trop ardemment il me brule et enflamme.
Car en son Ciel il est... -
Je fais sepulchre à ton loz de mes vers,
Vers, qu'Amour mesme ha pour nous fait si fors,
Qu'ilz ne craindront de la mort les effors,
Quand nous serons tous deux rongez des vers :
Tant que la vive ame de l'Univers,
Fera tourner la roue des sept corps,
Qui l'harmonie engendrent des accors,
Que font tousjours leurs mouvemens divers :
Le... -
Quand à mes vers je veux matiere élire
Ma fantaisie au fin commencement
Du nom, lequel je ly devotement
DE ce saint nom me commende d'ecrire :
Mais quand je vien à un peu apres lire
Elle me chante alors tout autrement,
N'y touche pas (dit elle) follement,
N'Y touche pas, ta main n'y peut suffire :
Puis quand j'en veux davantage savoir...