Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes,
Mais toujours tourmentés, endurez tant de maux,
Voyez tant seulement baigner les animaux,
Et détournez vos yeux de ces sacrées ondes.
Gardez l'orage saint, ce sont les Nymphes blondes,
Actéon cerf fuyant, après tant de travaux
Fut enfin dévoré, et court par monts et vaux
Encore celui-là des cavernes...
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Sache que Palinure enseigna son vestige
Au Prince, descendu sur les stygiens bords,
Errant là-bas en peine, à cause que le corps
Qui n'a point de tombeau cent ans son âme afflige.
L'amoureuse pitié, Marie, ainsi t'oblige
De donner sépulture à moi, las, qui m'endors
D'un sommeil effroyable, et qui parmi les morts,
Laissant mes yeux gelés, ombre... -
Misérable désert en glaces éternelles,
Figure des enfers et séjour des démons,
Pourquoi demeurez-vous dans le flanc de ces monts ?
Recevez Apollon en vos antres mortelles.
Ô solitaire Dieu, où mes amours nouvelles
Me guident pour me plaindre au son de mes chansons,
Retenez de mon luth les plaintes et les sons
Qui louangent si doux mes peines... -
Que n'ai-je comme Bacchus
Cette puissance divine !
Jaloux, vous seriez vaincus
Par une feuille de vigne.
Ma Rozette me tiendrait,
Mais tout en votre présence,
Et douce me baiserait.
Que n'ai-je cette puissance ?
Je deviendrais beau raisin,
Elle, sans être aperçue,
Me mangerait grain à grain,
Devant sa mère déçue.
En raisin... -
Source de mes pleurs, arrêtez
En ce lieu votre vite course,
Pour ouïr chanter les beautés
D'une qui est devenue Ourse,
Que les Dieux punissant ainsi
Ont mise en ce rocher ici.
Je veux aussi mon mal chanter,
Où toujours plus constant je dure,
Voulant désormais habiter
Auprès de cette roche dure,
Où ma maîtresse d'autrefois,
... -
Le corps pâle brûlé au bûcher domestique,
Content de l'Achéron en sa chère moitié,
Vécut, mourut, brûla, ô cendres d'amitié,
Puisse naître de vous le cher oiseau unique !
Soyez donc arrousés du doux nectar lybique,
Heureux qui êtes morts premier que l'amitié
Qui lia vos deux coeurs eût pris fin. Ô pitié,
Je n'en suis pas ainsi vers cette fantastique... -
Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme
Éteindre mon amour, brandon après brandon,
Et prête de voler sur le bord où Charon
Blesse le sein des eaux de son ancienne rame.
Et puis je sens encore, en vous baisant, Madame,
Dé mes terribles maux la douce guérison,
Ne baisant plus, je meurs, puis en votre giron
Rebaisant je sens bien revivre et... -
Ha ! coeur que j'aimais tant, et qui m'as tant aimée,
Tu mérites mon coeur, un si riche cercueil :
Mais pour montrer que moi digne d'un si grand deuil
Dois mourir, çà mourons d'une mort animée !
Je ne veux de tourments avoir l'âme pâmée,
Ni noyer mon courage aux larmes de mon oeil
Mais me venger de tout, et plaire à mon oeil,
M'étant contre la... -
Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre,
Eron, Mirre, Énée, Taonyce, Thétis,
Élucie, Danaé, Érigone, Urotis,
Actéon, Udamie, Dorillée, Évandre :
Le Ciel, les nourrissons, Jupiter, l'herbe tendre,
Les flots, le feu, l'enfant, la mort, le roc, Crétis,
L'essourdement, les fleurs, l'or, l'enfer, le tapis,
Les chiens, l'horreur, les nuits, contents les... -
Une belle lingère, au son de mes soupirs
Cruelle, allait taillant de linoupe une fraise.
Je mourais de désir, elle était à son aise
De m'ouïr soupirer et avaler mes cris.
Je lui disais ainsi : " Lingère qui m'as pris,
Lingère qui me fais du sein une fournaise,
Éteins ce feu ardent belle, si tu l'apaise,
Je te promets, mon coeur, de mon amour le...