Les grand’routes tracent des croix
À l’infini, à travers bois ;
Les grand’routes tracent des croix lointaines
À l’infini, à travers plaines ;
Les grand’routes tracent des croix
Dans l’air livide et froid,
Où voyagent les vents déchevelés
À l’infini, par les allées.
Arbres et vents pareils aux pèlerins,
Arbres tristes et...
Du bord de l’eau
Sont pleins d’oiseaux.
Les uns se dispersent en vols follets
Tels de menus grains
Qui tomberaient d’un chapelet
Brisé soudain,
Dans l’air, sur les jardins....
Trouant de tes rayons sans nombre
Le feuillage léger,
Soleil,...
Vous existez en moi, fleuves, forêts et monts,
Et vous encor, mais vous surtout, villes puissantes,
Où je sens s’exalter les cris les plus profonds
D’âge en âge, sur la terre retentissante.
Vos gestes sont précis, si vos espoirs sont fous,
Vous vivez mille instants en un instant fugace,
Vous créez votre force avec toutes les races,
Et le rythme du...
Cachez-le bien,
On nous guette peut-être ;
...
Courent, légers comme l’étoupe,
La petite troupe
Des nuages d’orage.
Le tonnerre bruit, lointain et lent ;
D’un énorme faux jour le village s’éclaire
Et le grand mur du presbytère
Luit, tout à coup, sinistre et blanc.
Un vent brusque retrousse
La robe en or...
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche ;
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.
Tu fuis craintive et preste et...
Au bord du toit, près des lucarnes,
On a repeint les pigeonniers,
Et les couleurs vives vacarment
Depuis les seuils jusqu’aux greniers.
Et c’est le vert, le brun, le rouge,
Sur les pignons, au bord de l’eau,
Et tout cela se mire et bouge
Dans la Lys, la Durme ou l’Escaut.
On bouleverse les cuisines :
Des mains rudes, de larges bras
...
Le passeur d’eau, les mains aux rames,
À contre flot, depuis longtemps,
Luttait, un roseau vert entre les dents.
Mais celle hélas ! qui le hélait
Au delà des vagues, là-bas,
Toujours plus loin, par au delà des vagues,
Parmi les brumes reculait.
Les fenêtres, avec leurs yeux,
Et le cadran des tours, sur le rivage,
Le...
Vous ne reverrez plus les monts, les bois, la terre,
Beaux yeux de mes soldats qui n’aviez que vingt ans
Et qui êtes tombés, en ce dernier printemps,
Où plus que jamais douce apparut la lumière.
On n’osait plus songer au réveil des champs d’or
Que l’aube revêtait de sa gloire irisée ;
La guerre occupait tout de sa sombre pensée
Quand au fond des...