• J'ai longtemps voyagé, courant toujours fortune
    Sur une mer de pleurs, à l'abandon des flots
    De mille ardents soupirs et de mille sanglots,
    Demeurant quinze mois sans voir soleil ni lune.

    Je réclamais en vain la faveur de Neptune
    Et des astres jumeaux, sourds à tous mes propos,
    Car les vents dépités, combattant sans repos,
    Avaient juré ma mort...

  • La nef qui longuement a voyagé, Dillier,
    Dedans le sein du port à la fin on la serre :
    Et le boeuf, qui longtemps a renversé la terre,
    Le bouvier à la fin lui ôte le collier :

    Le vieux cheval se voit à la fin délier,
    Pour ne perdre l'haleine ou quelque honte acquerre :
    Et pour se reposer du travail de la guerre,
    Se retire à la fin le vieillard chevalier...