• de l'Histoire des Indes


    Si la merveille unie à verité
    Est des espritz delectable posture,
    Bien debvra plaire au monde la lecture
    De ceste histoire et sa varieté.

    Autre ocean, d'aultres bords limité
    Et aultre ciel s'y veoit, d'aultre nature ;
    Aultre bestail, aultres fruictz et verdure,
    Et d'aultre gent le terrain habité.
    ...

  • Il est grave : il est maire et père de famille.
    Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux
    Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,
    Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.

    Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille
    Où l'oiseau chante à l'ombre, et que lui font les cieux,
    Et les prés verts et les gazons silencieux ?
    Monsieur...

  • D'un coup d'estoc, Chissay, noble homme et fort,
    L'an dix-et-sept, sous malheureux effort,
    Tomba occis, au mois qu'on sème l'orge,
    Par Pomperan : qui de Boucal et Lorge
    Fut fort blessé, quoiqu'il résistât fort.

    Chissay, beau-jeune, en crédit et support,
    Fit son devoir au combat et abord :
    Mais par hasard fut frappé en la gorge
    D'un coup d'estoc....

  • (pour le prier de parler au roi)

    Là où savez, sans vous ne puis venir.
    Vous êtes cil qui pouvez subvenir
    Facilement à mon cas et affaire,
    Et des heureux de ce monde me faire,
    Sans qu'aucun mal vous en puisse advenir.

    Quand je regarde, et pense à l'avenir,
    J'ai bon vouloir de sage devenir :
    Mais sans support je ne me puis retraire
    Là où...

  • Voyant ma Caliste si belle,
    Que l'on n'y peut rien désirer,
    Je ne me pouvais figurer
    Que ce fût chose naturelle.

    J'ignorais que ce pouvait être
    Qui lui colorait ce beau teint,
    Où l'Aurore même n'atteint
    Quand elle commence de naître.

    Mais, Fleurance, ton docte écrit
    M'ayant fait voir qu'un bel esprit
    Est la cause d'un beau visage :...

  • Destins je le connais, vous avez arrêté
    Qu'aux deux fils de mon roi se partage la terre,
    Et qu'après le trépas ce miracle de guerre,
    Soit encor adorable en sa postérité.

    Leur courage aussi grand que leur prospérité,
    Tous les fronts orgueilleux brisera comme verre :
    Et qui de leurs combats attendra le tonnerre,
    Aura le châtiment de sa témérité.
    ...

  • Le soleil est toujours riant,
    Depuis qu'il part de l'orient
    Pour venir éclairer le monde.
    Jusqu'à ce que son char soit descendu dans l'onde
    La vapeur des brouillards ne voile point les cieux ;
    Tous les matins un vent officieux
    En écarte toutes les nues :
    Ainsi nos jours ne sont jamais couverts ;
    Et, dans le plus fort des hivers,
    Nos campagnes...

  • Croyez qu'un vieillard cacochyme,
    Chargé de soixante et douze ans,
    Doit mettre, s'il a quelque sens,
    Son âme et son corps au régime.
    Dieu fit la douce Illusion
    Pour les heureux fous du bel âge ;
    Pour les vieux fous l'ambition,
    Et la retraite pour le sage.
    Vous me direz qu'Anacréon,
    Que Chaulieu même, et Saint-Aulaire,
    Tiraient encor...

  • Lorsque ce grand courrier de la philosophie,
    Condamine l'observateur,
    De l'Afrique au Pérou conduit par Uranie,
    Par la gloire, et par la manie,
    S'en va griller sous l'équateur,
    Maupertuis et Clairaut, dans leur docte fureur,
    Vont geler au pôle du monde.
    Je les vois d'un degré mesurer la longueur,
    Pour ôter au peuple rimeur
    Ce beau nom de machine...

  • Duc de SULLY, vous m'avez envoyé
    Un beau pasté, des plus grands que l'on voye,
    Dieu sçait comment je m'en donne au coeur joye,
    Quand je devrois en estre desvoyé,
    Quand je devrois m'en irriter le foye.
    Tel grand Seigneur, que je ne nomme pas,
    D'un tel pasté feroit quatre repas.