• Que d’auoir mal pour chose si louable,
    Comme a chascun son grand contentement,
    Tout bon esprit (tant soit peu raisonnable)
    Le pourra croire, & par bon iugement.

    Mais si voulez congnoistre clerement,
    Lequel des deux à sur plaisir puissance,
    Fauldra gouster d’vn meur entendement
    L’heur, & malheur de vostre congnoissance.

    Que d’avoir mal...

  • Si seulement l'image de la chose
    Fait à noz yeux la chose concevoir,
    Et si mon oeil n'a puissance de voir,
    Si quelqu'idole au devant ne s'oppose :

    Que ne m'a fait celuy qui tout compose,
    Les yeux plus grands, afin de mieux pouvoir
    En leur grandeur, la grandeur recevoir
    Du simulachre où ma vie est enclose ?

    Certes le ciel trop ingrat de son...

  • Que servirait nier chose si reconnue ?
    Je l'avoue, il est vrai, mon amour diminue,
    Non pour objet nouveau qui me donne la loi,
    Mais c'est que vos façons sont trop froides pour moi.
    Vous avez trop d'égard, de conseil de sagesse,
    Mon humeur n'est pas propre à si tiède maîtresse.
    Je suis impatient, aveugle et furieux.
    Pour aimer comme moi, trop clairs sont vos...

  • On voit mourir toute chose animée,
    Lors que du corps l'âme subtile part.
    Je suis le corps, toi la meilleure part :
    Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ?

    Ne me laissez par si long temps pâmée,
    Pour me sauver après viendrais trop tard.
    Las ! ne mets point ton corps en ce hasard :
    Rends-lui sa part et moitié estimée.

    Mais fais, Ami, que ne soit...

  • Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c'est Rome ?
    Rome est de tout le monde un publique échafaud,
    Une scène, un théâtre, auquel rien ne défaut
    De ce qui peut tomber ès actions de l'homme.

    Ici se voit le jeu de la fortune, et comme
    Sa main nous fait tourner ores bas, ores haut
    Ici chacun se montre, et ne peut, tant soit caut*,
    Faire que tel qu'il...