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    Morne et seul, je passais mes jours à m'attrister,
    Mais l'esprit du pays m'est venu visiter,
    Et le son de sa voix semblait le chant des brises
    Qui sifflent dans la lande aux bords des pierres grises.

    Il dit : « Je fus un barde, et l'on me chante encor.
    Cette colline verte au-dessous de Ker-Rorh
    Est ma tombe. à ses pieds le torrent se déchaîne....

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    Oh ! blame not the Bard...

    Ne blâmez point la molle rêverie
    Qui m’aide à fuir les pensers glorieux :
    Je ne puis rien aux maux de ma patrie ;
    Je veux du moins en détourner les yeux.

    Festins, où naît l’éclatante saillie,
    Apportez-moi vos plaisirs renaissans :
    La coupe d’or, l’amour et la folie
    Vont désormais inspirer mes...

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    O douce et tendre fleur éclose avec l'aurore
    De son midi brûlant le jour est loin encore,
    Pourquoi t'incliner pâle et triste ainsi que moi ?
    Attends que le soleil ait voilé sa lumière,
    Attends que le trépas ait fermé ma paupière,
    Car je voudrais m'éteindre et passer avec toi !
    Pauvre petite fleur, qui petit causer ta peine ?
    N'as-tu pas des...


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    .... Frale barca
    Mi trovo in alto mar senza governo.
    PETRARCA. S. 88.

    Mon œil rêveur suit la barque lointaine
    Qui vient à moi, faible jouet des flots ;
    J’aime à la voir déposer sur l’arène
    D’adroits pécheurs, de joyeux matelots.
    Mais à ma voix, nulle voix qui réponde !
    La barque est vide, et je n’ose approcher.
    ...

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    Juin 1842.

    PROLOGUE

    Ce matin, aux lueurs premières de l’aurore
    (À ma honte je crois que je dormais encore),
    Quelqu’un entra chez moi. — Je reçois volontiers.
    À propos, il est bon, messieurs, que vous sachiez
    Que, quand je sors ou rentre, et nuit et jour, n’importe
    Je laisse à tout venant une clef sur ma porte.

    Donc, je...

  • Bas BiribiParoles :...
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    Il est une basilique
    Aux murs moussus et noircis,
    Du vieux temps noble relique,
    Où l’âme mélancolique
    Flotte en pensers indécis.

    Des losanges de plomb ceignent
    Les vitraux coloriés,
    Où les feux du soleil teignent
    Les reflets errants qui baignent
    Les plafonds armoriés.

    Cent colonnes découpées
    Par de bizarres ciseaux,...

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    Laisse le Printemps rire en sa gaine de pierre
    Et l’Hiver qui sanglote au socle où il est pris
    Jusqu’au torse, et l’Été, grave en ses nœuds fleuris,
    Près de l’Automne nu qui s’empampre et s’enlierre ;

    Laisse la rose double et la rose trémière
    Et l’allée à dessins de sable jaune et gris
    Et l’écho qui répond au rire que tu ris,
    Et viens te...

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    Si le jet d’eau s’est tu dans la vasque, si l’or
    De la statue en pleurs au centre du bassin
    S’écaille sur la hanche et rougit sur le sein,
    Si le porphyre rose en l’onde saigne encor ;

    C’est que tout, alentour, s’engourdit et s’endort
    D’avoir été charmant, mystérieux et vain,
    Et que l’Écho muet dans l’ombre tend la main
    Au Silence à genoux...