• À la grosseur du sentiment
    Ne vas pas mesurer ma force,
    Je ne prétends aucunement
    À la grosseur du sentiment.
    Toi, serre le mien bontément
    Entre ton arbre et ton écorce.
    À la grosseur du sentiment
    Ne vas pas mesurer ma force.

    La qualité vaut mieux, dit-on,
    Que la quantité, fût-ce énorme.
    Vive le gourmet, fi du glouton!
    La...

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    J’honore en secret la duègne
    Que raillent tant de gens d’esprit,
    La vertu ; j’y crois, et dédaigne
    De sourire quand on en rit.

    Ah ! Souvent l’homme qui se moque
    Est celui que point l’aiguillon,
    Et tout bas l’incrédule invoque
    L’objet de sa dérision.

    Je suis trop fier pour me contraindre
    À la grimace des railleurs,
    Et pas...

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    ANTOINE CALYBITE.

    Les vierges, dans le ciel, suivant partout l’Agneau,
    Chanteront à sa gloire un cantique nouveau ;
    Ils auront, parmi tous, l’insigne privilège
    De servir à l’époux d’immaculé cortège.
      Du céleste Idéal le barde, humble de cœur,
    Peut saisir par moments l’éternelle splendeur ;
    Au cœur chaste et voilé Dieu se rend accessible,...

  • Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse,
    C'est donc vous ! Je m'enivre encore à votre ivresse ;
    Je vous lis à genoux.
    Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge !
    Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage,
    Pour pleurer avec vous !

    J'avais donc dix-huit ans ! j'étais donc plein de songes !
    L'espérance en chantant me berçait de mensonges...