L’Avarice et l’Envie, à la marche incertaine,
Un jour s’en allaient par la plaine
Chez un méchant ou chez un fou,
Chez vous ou chez quelqu’autre, ou chez moi-même... En somme
Elles allaient je ne sais où,
Comme le héron du bonhomme.
Bien que soeurs, ces monstres hideux
Ne s’aiment pas ; aussi, tout le long de la route,
Sans se parler, ils...
-
-
A Hélias Boniface, d'Avignon.
Voyant l'homme avaricieux,
Tant misérable et soucieux,
Veiller, courir et tracasser,
Pour toujours du bien amasser
Et jamais n'avoir le loisir
De s'en donner à son plaisir,
Sinon quand il n'a plus puissance
D'en percevoir la jouissance,
Il me souvient d'une alumelle,
Laquelle, étant luisante et belle... -
Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice,
La rancune, l'orgueil, le désir aveuglé,
Dont cet âge de fer de vices tout rouillé
A violé l'honneur de l'antique justice :
Voyant d'une autre part la fraude, la malice,
Le procès immortel, le droit mal conseillé :
Et voyant au milieu du vice déréglé
Cette royale fleur, qui ne tient rien du vice :
... -
Je hais du Florentin l'usurière avarice,
Je hais du fol Siennois le sens mal arrêté,
Je hais du Genevois la rare vérité,
Et du Vénitien la trop caute malice :
Je hais le Ferrarais pour je ne sais quel vice,
Je hais tous les Lombards pour l'infidélité,
Le fier Napolitain pour sa grand' vanité,
Et le poltron romain pour son peu d'exercice :
...