En vain dans mes transports ta prudence m’arrête ;
Ma mère, il n’est plus temps ; tes pleurs m’ont fait poète !
Si j’ai prié le Ciel de me les révéler,
Ces chants harmonieux, c’est pour te consoler.
D’un tel désir pourquoi me verrais-je punie ?
Les maux que tu prédis ne sont dus qu’au génie ;
À d’illustres malheurs, va, je n’ai pas de droits :
Quel...
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Ô désastre ! ô terreur ! effrayante merveille !
Dans le sein des Enfers un volcan se réveille.
Par de sombres vapeurs les astres sont voilés ;
Les fleuves sont taris sous les rocs ébranlés ;
Les cités ont frémi sur leur base mouvante ;
Les lies sur les flots reculent d’épouvante ;
Renversant des Romains les orgueilleux travaux,
De la terre, soudain,... -
Déjà mon cœur me quitte, et la mort me réclame,
Et je ne la crains pas : pourquoi me secourir ?
Vers le Ciel qui l’attend laisse voler mon âme.
Oh ! ma sœur, laisse-moi mourir !Dès longtemps, tu le sais, ma vie est douloureuse ;
Souvent sur mes chagrins je te vis t’attendrir ;
Va, ne me retiens pas pour toi, sois généreuse.
Oh ! ma sœur, laisse-moi... -
En vain sur mon malheur, Alfred veut me tromper,
Aux torts qu’il se reproche, il ne peut échapper ;
En vain, il se promet de me rester fidèle ;
Sa tristesse me dit que je ne suis plus belle.
Hélas ! son inconstance est peinte en ses regrets.
Depuis qu’un mal affreux a dévasté mes traits,
Dans mes yeux autrefois embellis par mes larmes,
La douleur elle... -
CHAPITRE PREMIER
PORTRAITS
UNE AMIE — UN AMANT — UN ONCLE — ET DEUX RIVALES
Elle était mon amie, — et j’aimais à la voir,
Le matin exaltée, et moqueuse le soir ;
Puis tour à tour coquette, impérieuse et tendre,
Du grand homme et du sot sachant se... -
CHAPITRE II
FORTUNE SUBITE — UN BAL — JOIE ET DOULEURFaire tout pour l’argent — et n’étre point avare !
C’est le siècle, en un mot.Chez nous, il n’est pas rare
De voir un jeune fat, pour quelque mille écus,
Dans un sombre manoir aller... -
CHAPITRE III
LE LENDEMAIN D’UN BAL — UN SUICIDE — UN RENDEZ-VOUSElle n’a pu dormir la nuit... Elle a pleuré.
Le matin à des soins prudents est consacré ;
C’est un grand embarras qu’une mort volontaire.
Le jour où l’on se tue, on a beaucoup à faire.... -
CHAPITRE IV
EXPLICATIONS : LE CŒUR, LE MONDE ET L’ARGENTVoilà, grâces au ciel, mon poème achevé !
Mais, faut-il dire enfin ce qu’il vous a prouvé ? —
Oui, — dût-on accuser mes vers de vieillerie, —
J’èn conviens, cètte histoire est une allégorie.... -
« Oh! dites-moi pourquoi, ma mère,
Je souffre depuis ce matin?
Pourquoi je ne suis plus légère?
Pourquoi j’ai dormi dans mon bain?Pourquoi mon aiguille résiste
Sous mes doigts faibles et brûlants?
Et pourquoi je me sens si triste?
Pourquoi mes pas sont si tremblants?— C’est l’orage, ma pauvre fille,
Qui t’inspire ce vague effroi,
... -
En vain au plaisir qui l’entraine
Tu livres ton coeur agité,
Celui qui cause tant de peine
N’a point de sincère gaité.
En vain, soumis à d’autres charmes,
Ton bonbeur veut m’humilier,
Dans ten yeux j’ai surpris des larmes:
Ah! tu ne saurais m’oublier!Cette voix qui savait te plaire,
Ce regard qui te séduisait,
Et cette jalouse...