• Comme l’Église est bonne en ce siècle de haine,
    D’orgueil et d’avarice et de tous les péchés,
    D’exalter aujourd’hui le caché des cachés,
    Le doux entre les doux à l’ignorance humaine

    Et le mortifié sans pair que la Foi mène,
    Saignant de pénitence et blanc d’extase, chez
    Les peuples et les saints, qui, tous sens détachés,
    Fit de la Pauvreté son épouse...

  • Parfois je sens, mourant des temps où nous vivons,
    Mon immense douleur s’enivrer d’espérance.
    En vain l’heure honteuse ouvre des trous profonds,
    En vain bâillent sous nous les désastres sans fonds
    Pour engloutir l’abus de notre âpre souffrance,
    Le sang de Jésus-Christ ruisselle sur France.

    Le précieux Sang coule à flots de ses autels
    Non encor...

  • La sainte, ta patronne, est surtout vénérée
    Dans nos pays du Nord et toute la contrée
    Dont je suis à demi, la Lorraine et l’Ardenne.
    Elle fut courageuse et douce et mourut vierge
    Et martyre. Or il faut lui brûler un beau cierge
    En ce jour de ta fête et de quelque fredaine
    De plus, peut-être, en son honneur, ô ma païenne !
     
    Tu n’es pas vierge,...

  • Sainte Thérèse veut que la Pauvreté soit
    La reine d’ici-bas, et littéralement !
    Elle dit peu de mots de ce gouvernement
    Et ne s’arrête point aux détails de surcroît ;

    Mais le Point, à son sens, celui qu’il faut qu’on voie
    Et croie, est ceci dont elle la complimente :
    Le libre arbitre pèse, arguë et parlemente,
    Puis le pauvre de cœur décide et suit sa...

  • Saint est l’homme au sortir du baptême,
    Petit enfant humble et ne tétant pas même,
    Et si pur alors qu’il est la pureté suprême.

    Saint est l’homme après l’Eucharistie.
    La chair de Jésus a sa chair investie
    De force sage et de divine modestie.

    Saint l’homme quand clos ses jours débiles,
    Dans l’heur et dans le pardon des Saintes Huiles,
    Et l’essor...

  • Brune encore non eue,
    Je te veux presque nue
    Sur un canapé noir
    Dans un jaune boudoir,
    Comme en mil huit cent trente.

    Presque nue et non nue
    À travers une nue
    De dentelles montrant
    Ta chair où va courant
    Ma bouche délirante.

    Je te veux trop rieuse
    Et très impérieuse,
    Méchante et mauvaise et
    Pire s’il te plaisait,...

  • Comme la voix d’un mort qui chanterait
    Du fond de sa fosse,
    Maîtresse, entends monter vers ton retrait
    Ma voix aigre et fausse.

    Ouvre ton âme et ton oreille au son
    ...

  • Sois de bronze et de marbre et surtout sois de chair
    Certes, prise l’orgueil nécessaire plus cher,
    Pour ton combat avec les contingences vaines ;
    Que les poils de ta barbe ou le sang de tes veines ;
    Mais vis, vis pour souffrir, souffre pour expier,
    Expie et va-t’en vivre et puis reviens prier,
    Prier pour le courage et la persévérance
    De vivre dans ce...

  • Or ce vieillard était horrible : un de ses yeux,
    Crevé, saignait, tandis que l’autre, chassieux,
    Brutalement luisait sous son sourcil en brosse ;
    Les cheveux se dressaient d’une façon féroce,
    Blancs, et paraissaient moins des cheveux que des crins ;
    Le vieux torse solide encore sur les reins,
    Comme au ressouvenir des balles affrontées,
    Cambré,...

  • Or ce vieillard était horrible : un de ses yeux,
    Crevé, saignait, tandis que l’autre, chassieux,
    Brutalement luisait sous son sourcil en brosse ;
    Les cheveux se dressaient d’une façon féroce,
    Blancs, et paraissaient moins des cheveux que des crins ;
    Le vieux torse solide encore sur les reins,
    Comme au ressouvenir des balles affrontées,
    Cambré,...