• O souvenir d’enfance et le lait nourricier
    Et ô l’adolescence et son essor princier !
    Quand j’étais tout petit garçon j’avais coutume
    Pour évoquer la Femme et bercer l’amertume
    De n’avoir qu’une queue imperceptible bout

    Dérisoire, prépuce immense sous quoi bout
    Tout le sperme à venir, ô terreur sébacée,
    De me branler avec cette bonne pensée
    D’...

  • Je suis né romantique et j’eusse été fatal
    En un frac très étroit aux boutons de métal,
    Avec ma barbe en pointe et mes cheveux en brosse.
    Hablant español, très loyal et très féroce,
    L’œil idoine à l’œillade et chargé de défis.
    Beautés mises à mal et bourgeois déconfits
    Eussent bondé ma vie et soûlé mon cœur d’...

  • Je suis né romantique et j’eusse été fatal
    En un frac très étroit aux boutons de métal,
    Avec ma barbe en pointe et mes cheveux en brosse.
    Hablant espanol, très loyal et très féroce,
    L’œil idoine à l’œillade et chargé de défis.
    Beautés mises à mal et bourgeois déconfits
    Eussent bondé ma vie et soûlé mon cœur d’homme.
    Pâle et jaune, d’ailleurs, et...

  • Par ce dizain clerement ie m’accuse
    De ne sçauoir tes vertus honnorer,
    Fors du vouloir, qui est bien maigre excuse :
    Mais qui pourroit par escript decorer
    Ce, qui de soy se peult faire adorer ?

    Ie ne dy pas, si i’auois ton pouuoir,
    Qu’a m'acquicter ne feisse mon debuoir,
    À tout le moins du bien, que tu m’aduoues.

    Preste moy donc ton eloquent...

  • Un jour Vénus, désirant me fâcher
    Pour un dépit piéça ! sur moi conçu ;
    Fit à son fils Cupidon delâcher
    Un trait sur moi, mais il fut bien déçu,
    Car, aussitôt que j'eus le coup reçu,
    Et que la plaie était fraîche et entière,
    Pallas y mit tel onguent et matière
    Que je me vis guéri le lendemain ;
    Arrière donc, Vénus rebelle et fière,
    Puisque...

  • Par ce dizain clairement je m'accuse
    De ne savoir tes vertus honorer,
    Fors du vouloir, qui est bien maigre excuse :
    Mais qui pourrait par écrit décorer
    Ce qui de soi se peut faire adorer ?

    Je ne dis pas, si j'avais ton pouvoir,
    Qu'à m'acquitter ne fisse mon devoir,
    À tout le moins du bien que tu m'avoues.

    Prête-moi donc ton éloquent...