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    Vous que la vérité remplit d'un chaste amour,
    N'esperez point encor dans ce triste séjour,
    Paisibles possesseurs la goûter sans allarmes :
    Chrétiens, souffrez pour elle, et prêtez-lui vos armes.
    L'église à la douleur destinée ici-bas,
    Prit naissance à la croix, et vit dans les combats.
    Il faut que tout entier sur elle s'accomplisse
    De son époux...

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    Tel que brille l'éclair, qui touche au même instant,
    Des portes de l'aurore aux bornes du couchant ;
    Tel que le trait fend l'air, sans y marquer sa trace :
    Tel et plus prompt encor part le coup de la Grace.
    Il renverse un rebelle aussi-tôt qu'il l'atteint ;
    D'un scelérat affreux un moment fait un saint.
    Ce foudre inopiné, cette invisible flamme...

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    Redoublons, s'il se peut, l'ardeur qui nous anime :
    Elevons notre voix sur un ton plus sublime :
    Osons du Dieu vivant célébrer la grandeur :
    Osons de ses desseins montrer la profondeur.
    Desseins toujours cachés, secrets impénétrables,
    Jugemens éternels, et loix irrévocables,
    Loix terribles d'un Dieu qui voit dans l'avenir
    Ceux qu'il veut...

  • Dans le calice d’une fleur
    La guêpe un jour voyant l’abeille
    S'approche en l'appelant sa sœur.
    Ce nom sonne mal à l’oreille
    De l'insecte plein de fierté,
    Qui lui répond : Nous sœurs ! Ma mie,
    Depuis quand cette parenté ?
    Mais c’est depuis toute la vie,
    Lui dit la guêpe avec courroux :
    Considérez-moi, je vous prie ;
    J'ai des ailes tout...

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    Il est, n’en doutons pas, il est une Harmonie,
    Qui naît du choix des mots qu’enchaîne le Génie,
    Et, dans tous les sujets, par des accords divers,
    On peut à la musique égaler l’art des vers.
    On la peut surpasser, j’ose le dire encore ;
    Volez, Alexandrins, qu’une image décore,
    En calculant vos sons, tristes ou gracieux,
    Vous peindrez à l’oreille...

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    Chaque lettre en passant, ou plus lente ou plus vive,
    Vous a-t-elle saisi par sa voix distinctive ?
    Il vous faut, dans les mots, fidèle à mes leçons,
    Augmenter son effet en répétant ses sons,
    N’allez pas toutefois, Poëte géomètre,
    Outrer un tel sistème, ou le prendre à la lettre,
    Et tourmenter la langue, au point de calculer
    Des vers, que le...

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    À plus d’un examen ces vers furent soumis.
    Mais, si j’en crois enfin mes sévères amis
    J’ai prouvé que ma langue avec art combinée,
    Tantôt impérieuse et tantôt dominée,
    Par des sons inégaux pouvait également
    Rendre l’horreur sensible et peindre l’agrément ;
    Mais refusant de moi l’exemple et les préceptes,
    Sans doute ils soutiendront, ces...

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    C’est peu d’avoir rendu la voix du quadrupède,
    À ce nouveau travail un plus vaste succède,
    Car tous les animaux articulent des sons ;
    Alors que je dis tous, j’excepte les poissons,
    Et sans doute, jadis ils ont eu leur langage.
    Si j’en crois ma chronique, au temps du premier âge,
    La pesante baleine et le dauphin léger
    Dialoguaient ensemble au...

  • Refrain :

    Hé ! zic et zic et zic et zoc,
    Et fric et fric et froc ;
    Quand les bœufs vont deux par deux
    Le labourage en va mieux.

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    Qu'en dites-vous, ma commère,
    Et qu'en direz-vous, compère ?
    Rien ne se fait bien qu'à deux.
    Les habitants de la terre,
    Ma foi, ne dureraient guère
    S'ils ne disaient pas entre eux :

    ...

  • Je chante ce héros qui régna sur la France
    Et par droit de conquête et par droit de naissance ;
    Qui par de longs malheurs apprit à gouverner,
    Calma les factions, sut vaincre et pardonner,
    Confondit et Mayenne, et la Ligue, et l'Ibère,
    Et fut de ses sujets le vainqueur et le père.
    Descends du haut des cieux, auguste Vérité !
    Répands sur mes écrits ta...