Dorat, d’une certaine main,
Osant emprises malaisees,
Dans le pré Gregeois et Romain,
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Tu as voulu que je raconte en ryme
Comme Medee en sa jeunesse prime,
D’Angennes, sent du nouveau Cupidon,
Premierement la fleche et le brandon :
Je te complais, encores... -
Honorant mes amis des presents de ma Muse,
Dangennes, je seroy dehors de toute excuse
Si j’aloy t’oublier : car c’est toy (je le sçay)
Qui defens le party de mon nouvel essayDe mesurer les vers en la langue Francoyse
À l’antique façon et Romaine et... -
Bien, je l'ay dit, je le confesse,
Que nul ne te pourroit aimer
Autant que je t'aime, Maistresse,
Sçachant mieux qu'autre t'estimer :
Car d'autant que je cognoy plus
Et tes beautez et tes vertus,
D'autant ma Francine je doy
Mettre plus grande amour en toy.
Un autre moins digne, peut estre,
Du premier coup s'éblouira,
Et ne te pouvant... -
Durant cette saison belle
Du renouveau gracieux,
Lorsque tout se renouvelle
Plein d'amour delicieux,
Ny par la peinte prérie,
Ny sus la haye fleurie,
Ny dans le plus beau jardin,
Je ne voy fleur si exquise
Que plus qu'elle je ne prise
La rose au parfum divin.
Mais la blanche ne m'agrée,
Blême de morte paleur,
Ny la rouge... -
Levavi oculos meos in montes.
Sur le haut des monts, çà et là regardant,
J'ai levé mes yeux, si secours me viendrait,
Mon secours me vient du Seigneur, qui fit les
Terres et les cieux.
Il ne souffrira le Seigneur, que ton pied
Bronche faux marchant. Il ne dormira pas
Lui qui est ton garde : il ne dormira pas
Non, ni ne prendra... -
Quiconque fit d'Amour la pourtraiture,
De cet Enfant le patron ou prit il,
Sur qui tant bien il guida son outil
Pour en tirer au vray ceste peinture ?
Certe il sçavoyt l'effet de sa pointure,
Le garnissant d'un arc non inutil :
Bandant ses yeulx de son pinceau subtil,
Il demonstroit nostre aveugle nature.
Tel qu'en ton coeur, ô peintre,... -
Ô doux plaisir plein de doux pensement,
Quand la douceur de la douce meslée,
Etreint et joint, l'ame en l'ame mellée,
Le corps au corps accouplé doucement.
Ô douce mort ! ô doux trepassement !
Mon ame alors de grand'joye troublée,
De moy dans toy s'ecoulant a l'emblée,
Puis haut, puis bas, quiert son ravissement.
Quand nous ardentz,... -
Ô Toy par qui jour et nuit je soupire,
De qui sans gré la superbe valeur
Me fait languir dedans un beau malheur,
Viendray-je point au sommet ou j'aspire ?
S'il ne te chaut de mon mal qui s'empire,
S'il ne te chaut d'eteindre ma douleur,
Au moins permetz que de cette chaleur
Par un baizer tant soit peu je respire.
Ainsi disoy-je, et tu... -
Quand le pilot voit le nord luire ès cieux,
La calme mer ronfler sous la carène,
Un doux zéphyr soufrer la voile pleine,
Il vogue, enflant son coeur audacieux.
Le même aussi, quand le ciel pluvieux
Des vents félons meut l'orageuse haleine,
Qui bat les flancs de sa nef incertaine,
Humble, tapit sous la merci des dieux.
Amour ainsi d'une...