• C'est toi, chère exilée ! Oh ! Laisse que j'adore
    Ta figure divine où rayonne l'aurore,
    Ô république, amour vivace de nos coeurs !
    La fosse où, dix-huit ans, de sinistres vainqueurs
    T'ont murée, est ouverte, et tu viens, souriante,
    Claire étoile aux rayons de qui tout s'oriente !
    Les tombeaux ne t'ont rien laissé de leur pâleur ;
    Tu viens la lèvre fière et le...

  • ... Mais je prendrais mon cour meurtri, mon coeur qui saigne
    Et je l'enfilerais, pareil à ceux qu'on voit
    Galamment transpercés et peints sur une enseigne,
    Avec ces mots : - Ici l'on mange, ici l'on boit !

    J'en ferais un hochet bien ciselé pour celle
    Dont la superbe épaule a le balancement,
    Sous l'ardeur des cheveux où la flamme ruisselle,
    Du...

  • Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc ;
    Comme un calice étincelant,
    Elle ouvre sa bouche enfantine.

    Le rondeau, le sonnet galant
    Semblent croître sous sa bottine ;
    Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc.

    Son épaule ondule, mutine
    Et pareille au flot nonchalant,
    Et vous l'adorez en tremblant,...

  • À Gustave de Coutouly.

    Vous dont les rêves sont les miens,
    Vers quelle terre plus clémente,
    Par la pluie et par la tourmente,
    Marchez-vous, doux Bohémiens ?

    Hélas ! dans vos froides prunelles
    Où donc le rayon de soleil ?
    Qui vous chantera le réveil
    Des espérances éternelles ?

    Le pas grave, le front courbé,
    A travers la grande...

  • Par les soirs où le ciel est pur et transparent,
    Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
    Mon coeur est un lutteur fatigué qui se rend,
    L'image du bonheur flotte au loin avilie.

    Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
    Oh ! qu'il me fait de mal ton charme pénétrant !
    L'image du bonheur flotte au loin avilie,
    L'espoir qui me berçait râle ainsi qu...