• L’aventurier, d’un sang plus pur qu’un sang royal,
    Etant né de celui des belles républiques,
    Appuie aux étriers d’airain ses pieds obliques,
    Et, du bras gauche, enlève et retient son cheval.

    II ouvre l’autre bras dans un geste loyal,
    Ayant choisi, d’un cœur dévot à ces reliques,
    Dans les drapeaux empreints d’animaux symboliques,
    Le vieux Lion plutôt...

  •  
    Quelques hommes sont nés pour un nouveau Sina,
    À d’immortels desseins Dieu les prédestina.
    Contre leur volonté tout obstacle se brise.
    Ils marquent leur chemin, d’un lumineux sillon,
    Et sur leur chef flamboie un lambeau du rayon
    Qui couronnait jadis la tête de Moïse.

    Dans l’ombre des berceaux ces êtres surhumains
    Sentent toucher leur front...

  •  
    Le bronze colossal domine l’Océan,
    Où New-York, plein d’orgueil, mire son front géant,
    Où la vaste cité, nouvelle Babylone,
    Projette l’aveuglant éclat qui la couronne.
    Il nargue les assauts formidables des vents
    Et se rit des crachats que les grands flots mouvants
    Lui lancent dans leurs jours de délire et de rage.
    Le colosse n’a pas un frisson...

  • Avec, devant les yeux, l’astre qu’était son âme
    Par des chemins de rocs incandescents de flamme,
    Il s’en était allé si loin vers l’inconnu
    Que son siècle vieux et chenu,
    Toussant la mort, au vent trop fort de sa pensée,
    L’avait férocement enseveli sous la risée.

    Il était oublié, depuis des tas d’années
    Vers l’avenir échelonnées,...

  • Un bloc de bronze où son nom luit sur une plaque.

    Ventre riche, mâchoire ardente et menton gourd ;
    Haine et terreur murant son gros front lourd
    Et poing taillé à fendre en deux toutes attaques.

    Le carrefour, solennisé de palais froids,
    D’où ses regards têtus et violents encore
    Scrutent quels feux d’éveil bougent dans telle aurore,
    ...

  • On le croyait fondateur de la ville,
    Venu des pays clairs et lointains
    Vers ceux d’Europe — avec sa pauvre crosse en main,
    Et grand, sous sa bure servile.

    Pour se faire écouter il parlait par miracles,
    En des clairières d’or, le soir, dans les forêts,
    Où des granits carraient leurs symboles épais,
    Et tonnaient leurs oracles.

    ...

  • Au carrefour des abattoirs et des casernes,
    Il apparaît, foudroyant et vermeil,
    Le sabre en bel éclair sous le soleil.

    Masque d’airain, casque et panache d’or ;
    Et l’horizon, là-bas, où le combat se tord,
    Devant ses yeux hallucinés de gloire !

    Un élan fou, un bond brutal
    Jette en avant son geste et son cheval
    Vers la victoire...

  • Les seins du marbre, mes fruits lourds
    Arrondis par le lourd soleil,
    S'ils rougissent, tout est perdu,
    Je les nomme pommes d'amour.

    C'est, entier, un verger marin,
    À elle seule que Vénus ;
    Verger par lui-même trahi !
    Car Vénus, pendant son sommeil,

    Nous livre ses secrets, ses fruits.
    (Installé le moineau, corail
    Sur ta...