O Toi, l’être infini dans le temps, dans l’espace,
Toi qui vis immuable au sein du mouvement,
O Toi ! l’être invisible et l’être à triple face,
Esprit un ; existant universellement !
O Toi ! que nul ne peut comprendre,
Que nulle image ne peut rendre.
Toi qui n’as pas de cause et qui n’a pas de lieu,
Qui fais, étreins, emplis, maintiens tout par...
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Le fleuve du temps dans son emportement
Éparpille au loin les œuvres des Hommes
Et noie dans l’abîme de l’oubli
Tous les peuples, les royaumes et leurs rois
Et si quelque chose doit subsister
Par le son du cor et de la lyre
Le gouffre de l’éternité le dévorera
Du destin commun il n’échappera pas -
Verbe du temps ! voix de métal !
Je frémis à ton glas qui sur mon sein retombe ;
Il m’appelle, il m’appelle, hélas ! ce son fatal,
Il m’appelle droit à la tombe.
A peine eus-je entrouvert les yeux
Au pur rayonnement des cieux,
Que la mort fit déjà grincer ses dents immondes ;
Et brandissant comme un éclair
Sa faucille qui siffle en l’air...