Mon bel amy, je vous envoye
Nouvelles pour vous donner joye,
Pour vostre douleur secourir,
Et ne doubtez que pour mourir
Je suis vostrë ou que je soye.
Très voulentiers je vous verroye
Se vers vous aller je povoye,
Mais, pource que n'y puis courir,
Mon bel amy, je vous envoye.
Prions a Dieu qu'il nous pourvoye,
Car, se ma...
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Las, j'ay en mon temps trespassé
Maint dangier et maint adventure,
Mais je me tiens pour trespassé
Car ceste cy passe mesure.
Point ne convient que je m'excuse.
Car folement fis l'entreprise,
Parquoi convient que je l'endure,
Tant va le pot à l'eau qu'il brise.
Se j'eusse mon fait compassé
Et advisé la voye seure
Helas, point ne... -
Puis que je sens que Vieillesse à moy vient
Et Jeunesse me laisse et si m'oublie,
Prendre congé des armes me convient,
Car ma puissance si m'est du tout faillie.
Mon fait ne vault desormais une oublie ;
Tel desjeuner ne quiert que le polet,
Mieulx me vauldrait manger ung euf molet
Pour soustenir mon corps en bon propos.
Je suis maistre, j'estoye... -
Bon jour, bon an et bonne vie,
Bien et honneur sans villanie
Doint Dieu a ma doulce maistresse,
Qui m'a donné de sa largesse
La fleur de ne m'oubliez mie.
De très bon vouloir la mercie,
Nuyt et jour pour elle je prie,
Et de dire mon cuer ne cesse :
Bon jour, bon an.
Bein doulcement si s'umilie,
Et luy vient de grant... -
Où vas-tu, jeune fille, en ta robe de fête ?
Comme un lys du matin, ne lèves-tu la tête
Que pour montrer au jour l'éclat de tes attraits ?
Quel bonheur rêves-tu? Dis, quels sont tes souhaits ?
Cherches-tu les plaisirs nourris par la mollesse,
Ou bien ceux que procure une vaine richesse,
Les discours ou l'encens d'amis adulateurs,
Ton empire et ta chute au... -
Viens avec moi, là bas dans la prairie,
Toi dont le coeur est pur ;
Viens avec moi chercher la rêverie
Sous ce beau ciel d'azur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.
La paquerette à l'aurore vermeille
A fait sécher ses pleurs.
Viens avec moi pour orner ta corbeille
Des plus tendres couleurs.
... -
Hélas ! que l'impie,
Au milieu des plaisirs d'un factice bonheur
Que lui prodigue, un jour, une vaine splendeur
Craint les maux de la vie.
Le calice qu'il boit enivre sa raison
De criminelles espérances...
Mais, saisi de frayeur auprès des jouissances
Qu'éveille son ambition,
Il s'arrête, un instant, au bord du précipice ;
Et malgré le triomphe où... -
[...] Pour être courtisan, il faut dissimuler,
Faire le chien couchant, ou ne s'en point mêler ;
Je n'ai point ces vertus : comme sous une halle,
Mon esprit simplement sa marchandise étale ;
Je hais tout artifice et tout déguisement,
Je ne sais ni louer ni blâmer faussement ;
Bref, qu'en tous mes propos je suis si véritable
Qu'un grand ne me veut voir... -
Sur l'arc vert de la plage apaisée
Où le matin mélodieux descend,
Ta maison pâle entre les palmes balancées
Est un sourire las sous un voile flottant.
Ces longs stores sont des paupières affligées ;
Des fleurs se meurent dans la nuit des banyans,
Des fleurs du violet velouté si souffrant
De tes doux yeux couleur de pensée.
Ces lourds... -
L'homme insulté? qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces...