Singulier rendez-vous ! - Oui, c'était un jeudi,
À la fin de janvier ; il faisait clair de lune.
Les glaçons charriés par le fleuve engourdi
Nous rappelaient, si blancs sur l'eau luisante et brune,
Les larges nénuphars cueillis pendant l'été...
Va ! sur ce pont désert, sous cette bise rêche,
Nous n'avions froid ni l'un ni l'autre en vérité !
Seulement,...
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Ô polkas ! - Je devins son esclave ordinaire
Un soir de " sauterie ". " Amo, dis-je, ergo sum ! "
Depuis lors, en l'honneur de cette pensionnaire,
Tu fus fleuri de vers, Gradus-ad-Parnassum !
Une étoile daignait sourire au ver de terre !...
Deux nattes frétillaient, châtaines, sur son dos.
Un bonbon, une fleur, donnés avec mystère,
Étaient pour nos... -
... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
Tous les débris épars de l'humanité morte
Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.
Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses,
Les corps brisent enfin leur moule passager,
L'Esprit demeure et semble à jamais se figer
Dans l'immobilité... -
Mon oeil distrait, errant dans la prairie,
T'a reconnue avec transport.
Suis-moi, rappelle à mon âme attendrie
Les moments passés sur ce bord.
Mais non, fleuris et meurs sur ce rivage,
J'y voudrais mourir près de toi...
Je pars... Vous tous dont j'emporte l'image,
Souvenez-vous de moi ! -
Ô femmes, c'est pour vous que j'accorde ma lyre ;
Ô femmes, c'est pour vous qu'en mon brûlant délire,
D'un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu'en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
Ont craint de... -
L'esté grillant, et le chaud Sirien,
Perçant les flancs de la terre qui bée :
Non ceste Fleur qui m'a l'ame enflambée,
Mesme à l'envy du gaillard Cyprien.
Elle est sa guide en ce val terrien,
Son flair combat l'odoreuse Sabée
Et dans le coeur cest amour m'est tombée
Par qui j'ay tout, et sans qui je n'ay rien.
Pluye, ni vent, ni... -
Si je la voy pres d'un ruisseau coulant,
Elle me semble une belle Naiade :
Elle me semble une belle Driade,
Si je la voy l'herbe des prez foulant.
Si je la voy par les hautz lieus allant,
Je pense voir une vraye Oreade :
Et la compare à quelque Hamadriade,
Lors qu'au jardin ses beautez va çellant.
Que diray plus ? certes je ne me trompe... -
Le feu bruslant, ou la torche allumée
Perd sa lueur aus rayons du Soleil :
Et mon amour qui n'a point de pareil,
Tout autre amour fait couler en fumée.
Voyla pourquoi mon ame accoustumée
A ressentir les esclairs d'un bel oeil,
Vit au milieu d'un brasier nompareil :
Opiniastre à se voir consumée.
Ni la rigueur des moys plus froidureus,... -
Le feu brusque, et leger, aus Astres s'achemine,
Nostre ame tient du feu : la terre, l'eau, ni l'aer,
A sa vivacité ne se peut esgaler :
Aussi le feu les passe, et sur chacun domine.
Les metaus fréchement arrachez de la mine,
S'affinent tous au feu : le feu ne peut celer
Ses graces, ni vertus : il fait estinceler
Ses clamez haut et bas, et les Cieus... -
Les vers Toscans du Cygne Florentin
Ont illustré sa Laure magnifique,
Et sous le nom du verd arbre Delfique
Semant sa gloire au Royaume Latin.
Depuis en Gaule un Sonneur Angevin
Dit sous couleur de l'Olivier Attique,
Sa chere Olive : et sa voix Poëtique
La celebra d'un chant noble, et divin.
Ore apres eus et d'age, et de merite,
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