Dompteur à peine né, qui tuais dans tes langes
Les Dragons de la Nuit ! Coeur-de-Lion ! Guerrier,
Qui perças l'Hydre antique au souffle meurtrier
Dans la livide horreur des brumes et des fanges,
Et qui, sous ton oeil clair, vis jadis tournoyer
Les Centaures cabrés au bord des précipices !
Le plus beau, le meilleur, l'aîné des Dieux propices !
Roi purificateur...
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C'est le roi de la plaine et des gras pâturages.
Plein d'une force lente, à travers les herbages
Il guide en mugissant ses compagnons pourprés
Et s'enivre à loisir de la verdeur des prés.
Tel que Zeus, sur les mers portant la vierge Europe,
Une blancheur sans tache en entier l'enveloppe.
Sa corne est fine, aux bouts recourbés et polis,
Ses fanons florissants... -
La gorge est pleine d'ombre où, sous les bambous grêles,
Le soleil au zénith n'a jamais resplendi,
Où les filtrations des sources naturelles
S'unissent au silence enflammé de midi.
De la lave durcie aux fissures moussues,
Au travers des lichens l'eau tombe en ruisselant,
S'y perd, et, se creusant de soudaines issues,
Germe et circule au fond parmi... -
(Études latines, XII)
Le Souci, plus léger que les vents de l'Épire,
Poursuivra sur la mer les carènes d'airain ;
L'heure présente est douce : égayons d'un sourire
L'amertume du lendemain.
La pourpre par deux fois rougit tes laines fines ;
Ton troupeau de Sicile est immense ; et j'ai mieux :
Les Muses de la Grèce et leurs leçons divines,
Et l... -
Dans l'immense largeur du Capricorne au Pôle
Le vent beugle, rugit, siffle, râle et miaule,
Et bondit à travers l'Atlantique tout blanc
De bave furieuse. Il se rue, éraflant
L'eau blême qu'il pourchasse et dissipe en buées ;
Il mord, déchire, arrache et tranche les nuées
Par tronçons convulsifs où saigne un brusque éclair ;
Il saisit, enveloppe et... -
(Études latines, XIII)
Une âme nouvelle m'entraîne
Dans les antres sacrés, dans l'épaisseur des bois ;
Et les monts entendront ma voix,
Les vents l'emporteront vers l'étoile prochaine.
Évan ! ta prêtresse au réveil
Imprime ses pieds nus dans la neige éternelle.
Évan ! j'aime les monts comme elle,
Et les halliers divins ignorés du Soleil.... -
Derrière les coteaux stériles de Kobbé
Comme un bloc rouge et lourd le soleil est tombé ;
Un vol de vautours passe et semble le poursuivre.
Le ciel terne est rayé de nuages de cuivre ;
Et de sombres lueurs, vers l'Est, traînent encor,
Pareilles aux lambeaux de quelque robe d'or.
Le rugueux Sennaar, jonché de pierres rousses
Qui hérissent le sable ou... -
Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte,
Le matin qui fleurit comme un divin rosier
Parfume la feuillée étincelante et verte
Où les nids amoureux, palpitants, l'aile ouverte,
A la cime des bois chantent à plein gosier
Le matin qui fleurit comme un divin rosier
Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte.
En grêles notes d'or, sur les... -
Le vieux Daçaratha, sur son siège d'érable,
Depuis trois jours entiers, depuis trois longues nuits,
Immobile, l'oeil cave et lourd d'amers ennuis,
Courbe sa tête vénérable.
Son dos maigre est couvert de ses grands cheveux blancs,
Et sa robe est souillée. Il l'arrache et la froisse.
Puis il gémit tout bas, pressant avec angoisse
Son coeur de ses deux... -
Certes, en ce temps-là, le bon pays de France
Par le fait de Satan fut très fort éprouvé,
Pas un grêle fétu du sol n'ayant levé
Et le maigre bétail étant mort de souffrance.
Trois ans passés, un vrai déluge, nuit et jour,
Ruisselait par les champs où débordaient les fleuves.
Or, chacun subissait les communes épreuves,
Le bourgeois dans sa ville et...