Oui ! les cœurs sont muets et les âmes sont sourdes.
Ce siècle est sombre ; l’air, chargé de vapeurs lourdes,
Roule, dans un brouillard confus, des hurlements
Vagues, mêlés de cris et de gémissements.
La femme pleure et meurt : l’homme pleure et s’affaisse ;
L’enfant pleure et s’éteint ; et, sous la nuit épaisse
Et formidable, on voit serpenter dans les airs...
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La lune, avec son œil vide et glacé, regarde
L’hiver régner immense et blanc sur le sol dur ;
La nuit est d’un total et translucide azur ;
Le vent, comme un couteau, soudain, passe et poignarde.Aux horizons, là-bas, les longs chemins du gel
Semblent, toujours plus loin, trouer les étendues,
Et les étoiles d’or jusqu’au Zénith pendues
Parmi l’éther,...