• Ne vous souvient-il pas d’une existence exquise,
    Au temps joli qui vit fleurir la Pompadour ?
    Lors, on vous saluait en soupirant : « Marquise ! »
    On m’honorait comme un très digne abbé de cour.

    Vous me laissiez parfois, quand languissait le jour,
    Vous prêcher, tout confit en l’onction requise,
    Quelque homélie assez incandescente pour
    Mettre la mer à...

  • Comme il faudrait, reine de mes amours,
    Un rythme aux précieux contours
    Pour célébrer l’originalité
    De ta fière beauté,

    Je ne saurais, vois-tu,...

  • Tu m’as, ces pâles jours d’automne blanc, fait mal
    À cause de tes yeux où fleurit l’animal,
    Et tu me rongerais, en princesse Souris,
    Du bout fin de la quenotte de ton souris,
    Fille auguste qui fis flamboyer ma douleur
    Avec l’huile rancie encor de ton vieux pleur !
    Oui, folle, je mourrais de ton regard damné.
    Mais va (veux-tu ?) l’étang là dort...

  •       Émilienne,

    Vous nous faites voir vos deux cuisses,
    Laissez-moi vous montrer les miennes,
    C’est le moins que faire je puisse.

    Pour vous c’est un marché, je crois,
    Avantageux, car j’en ai trois,
    Vu qu’il m’en pousse une troisième
    Au même instant que je vous vois,
          Beauté que j’aime...

  • Damon voyant Clarice peinte,
    Soudain en ressentit l’atteinte ;
    Il s’écria dans ce moment :
    ...

  •  

    J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
    J’ai rêvé de l’Éden aux vivantes féeries,
    De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries ;
    Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.

    Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
    Plus que l’Éden, sont but de désirs imprudents,
    Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
    S’...

  • Mes vers, sur les lames d'ivoire
    De votre carnet, font semblant
    D'imiter la floraison noire
    Des cheveux sur votre cou blanc.

    Il faudrait d'immortelles strophes
    A votre charme triomphal,
    Quand dans un tourbillon d'étoffes
    Vous entrez follement au bal.

    Le sein palpite sous la gaze
    Et, fermés à demi, les yeux
    Voilent leurs éclairs de...

  • Quand je mourrai, ce soir peut-être,
    Je n'ai pas de jour préféré,
    Si je voulais, je suis le maître,
    Mais... ce serait mal me connaître,
    N'importe, enfin, quand je mourrai.

    Mes chers amis, qu'on me promette
    De laisser le bois... au lapin,
    Et, s'il vous plaît, qu'on ne me mette
    Pas, comme une simple allumette,
    Dans une boîte de sapin ;...

  • I

    Que m'importe que tu sois sage ?
    Sois belle ! et sois triste ! Les pleurs
    Ajoutent un charme au visage,
    Comme le fleuve au paysage ;
    L'orage rajeunit les fleurs.

    Je t'aime surtout quand la joie
    S'enfuit de ton front terrassé ;
    Quand ton coeur dans l'horreur se noie ;
    Quand sur ton présent se déploie
    Le nuage affreux du passé....

  • Si c'est aimer, Madame, et de jour, et de nuit
    Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
    Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
    Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit :

    Si c'est aimer que de suivre un bonheur qui me fuit,
    De me perdre moi même et d'être solitaire,
    Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire,
    Pleurer, crier...