• Joie ardente, corps nouveau
    Hors des vagues de la danse
    Vive enfin ta violence
    Ton orgueil et tes sursauts !

    Ah, mon plaisir ! Il te faut
    Adorer avec silence,
    Tout cet été qui s'élance
    Qui s'épuise dans les eaux !

    C'est le rôle de ma vie :
    Miracle ! Je simplifie
    Jusqu'aux songes de l'Éther,

    Et d'une cime enflammée...

  • A René Purnal

    Les mains dans le brouillard et mon orgueil en bouche
    Comme une bête tient sa proie ou ses petits,
    Je respire, je vais. Le monde me saisit,
    Les couleurs de la vie autour de moi se couchent.

    Bariolé de sang, chargé d'un picador,
    Le cheval éventré trébuche dans sa traîne.
    Ainsi je porte au dos mon brillant capitaine,
    Je sens...

  • A Eric de Haulleville

    Pour veiller ce soir d'hiver
    Verse le thé, plus amer
    Et violent que le fer,
    Où est le plaisir des sages.
    Tu te penches sur ce thé
    Tu y cherches la santé
    Les vertus, la vérité
    D'une eau vive et sans nuages.

    Or un visage sans prix
    Comme de l'or dépoli
    Apparaît et te sourit
    Dans la liqueur...

  • A la limite de la lumière et de l'ombre
    Je remue un trésor plus fuyant que le sable
    Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
    Je cherche mon amour au milieu des miracles

    Un poème commence où la voix s'est brisée
    Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
    Quand nous nous rencontrons au bord d'une journée
    Nouvelle, au bord de l'aube où le...

  • Entre deux heures du matin
    et le temps
    où le coeur
    bat moins vite,

    le jeune homme se perd, s'exalte,
    et son amour est sur le monde
    comme une chose dangereuse.
    Ainsi le nageur qui dévoile
    une âme paisible et profonde
    en se livrant aux vagues creuses.
    Ainsi le jeune homme insolent
    se désole de la vie
    comme s'il la...

  • Je ne suis pas parti
    ma chambre m'a vaincu.
    Pourquoi si durement
    aime-t-elle ce corps ?

    Pourquoi clouer au mur
    mes coudes prisonniers ?
    Et pourquoi me garder
    debout en face d'elle ?

    C'est vrai, j'avais menti :
    j'ai désiré la gloire,
    - Ce besoin de m'enfuir
    ne fut pas un essor -

    mais au moins si ma voix
    ...

  • Ô douleur chevelue adossée au comptoir
    Du vieux cabaret où je fume
    Belle dame dorée emprisonnant le soir
    Dans cette lyre qui s'allume

    Dans la flûte de Pan que forment rayonnantes
    Les limonades, les liqueurs,
    A l'aimable madère et aux honteuses menthes
    Vos yeux empruntent des couleurs.

    Madame ma douleur d'alcool auréolée
    Lève de...

  • On meurt dans la pluie.
    La Douleur du Nord
    Aime ce décor
    En saisons pourries.

    Pégase y est mort
    Une nuit de pluie.
    Pourquoi, Poésie,
    Ce cri vers le Nord ?

    Les ailes cassées
    Dans des cheminées
    Saigne l'ange lourd :

    Ô ville épuisée
    Qui t'es couronnée
    Du corps de l'Amour.

  • Sortons. J'ai entendu des Dryades profondes,
    Lamentantes redire aux hommes de l'été
    (Comme de grandes eaux amoureuses qui grondent)
    Quel amour il faudrait à leur avidité.

    Est-ce vous sur ce banc ma Muse vagabonde,
    Coudes au corps, les mains ouvertes, l'air brisé ?
    Je garde aux dents le goût de vos fourrures blondes,
    Je me noue à vos bras, lierre,...

  • Les rues et les verres vides
    La grande fraîcheur des mains
    Rien de cassé Rien de sali Rien d'inhumain

    Cordialement bonjour, bonsoir
    Je suis paresseux tu vois
    En bonne santé

    A la santé du paysage
    L'amateur de rues aérées
    Si vous voulez que je vous aime
    Ouvrez des mains immaculées

    Je ne suis pas désaltéré.