Seul de tous les vaincus, couvert d’une ombre amie,
Un arabe marchait dans la ville endormie ;
Des emblêmes sanglans ornent son large sein,
Sur son dos retentit le carquois abyssin,
Et la peau d’un chakal, en turban déroulée,
Agite sur son front sa gueule...
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C’était l’heure où jadis l’aurore au feu précoce
Animait de Memnon l’harmonieux colosse ;
Elle se lève encor sur les champs de Memphis,
Mais la voix est éteinte aux lèvres de son fils ;
Les siècles l’ont vaincu : l’œil reconnaît à peine
Le géant de granit,...
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Mais le rideau des nuits, lentement déroulé,
Confond avec le sol l’horizon reculé ;
Le bruit de la bataille expire, et dans la plaine
Le silence pensif a repris son domaine.
Alors les sons confus d’un étrange concert
S’élèvent lentement ; l’immobile Désert...
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L’élite de l’armée en cinq corps se partage ;
Tous ont brigué l’honneur d’un périlleux voyage ;
Mais le chef a choisi, pour les plus grands travaux,
Ces vétérans de fer, ces hommes sans rivaux,
Qui, joyeux et légers sous le poids de l’armure,
Souffrent avec...
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Depuis que sans retour la secte de Médine
Aux princes d’Occident ravit la Palestine,
Et que le dernier Franc, à Solime échappé,
S’embarqua fugitif au môle de Joppé,
Le silence planait sur les collines saintes
Où Rachel exhala ses maternelles plaintes ;...
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Voyez-vous au midi ces grèves désolées,
Où le lac de Tibère étend ses eaux salées ?
Voyez-vous le Carmel, dont le dernier vallon
Porte un fleuve sans gloire aux plaines d’Esdrelon ?
Nazareth et Cana, tout empreints du Messie,
La cime de l’Hermon, par les...
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Un camp tumultueux, sorti du sein des mers,
A peuplé d’Aboukir les rivages déserts ;
L’Egypte a salué les tentes du Bosphore :
Leur parure se mêle aux couleurs de l’aurore.
A ces rideaux zébrés d’argent et de satin,
Enflés comme une voile au souffle du matin...
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Amis ! l'ennui nous tue, et le sage l'évite !
Venez tous admirer la fête où vous invite
Néron, César, Consul pour la troisième fois ;
Néron, maître du monde et dieu de l'harmonie,
Qui, sur le mode d'Ionie,
Chante, en s'accompagnant de la lyre à dix voix !
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A nous les bois et leurs mystères, Qui pour nous n'ont plus de secrets ! A nous le fleuve aux ondes claires Où se reflète la forêt, A nous l'existence sauvage Pleine d'attraits et de douleurs ! A nous les sapins dont l'ombrage, Nous rafraîchit dans nos labeurs...
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Un de ses bras fléchit sous son cou qui le presse, L'autre sur son beau front retombe avec mollesse, Et le couvre à demi : Telle, pour sommeiller, la blanche tourterelle Courbe son cou d'albâtre et ramène son aile Sur son oeil endormi !
Le doux gémissement de...
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