• Las ! cettui jour, pourquoi l'ai-je dû voir,
    Puisque ses yeux allaient ardre mon âme ?
    Doncques, Amour, faut-il que par ta flamme
    Soit transmué notre heur en désespoir !

    Si on savait d'aventure prévoir
    Ce que vient lors, plaints, poinctures et blâmes ;
    Si fraîche fleur évanouir son bâme
    Et que tel jour fait éclore tel soir ;

    Si on savait la...

  • Votre tête ressemble au marmouset d'un cistre,
    Vos yeux au point d'un dé ; vos doigts un chalumeau ;
    Votre teint diapré l'écorce d'un ormeau ;
    Votre peau le revers d'un antique registre.

    Votre gorge pendante un bissac d'un bélître ;
    Votre vieil embonpoint à celui d'un rameau ;
    Votre longue encolure à celle d'un chameau ;
    Votre bras à du plomb qui...

  • Au lecteur des 'Nouvelles récréations et joyeux devis'.

    Hommes pensifs, je ne vous donne à lire
    Ces miens devis, si vous ne contraignez
    Le front maintien de vos fronts rechignés ;
    Ici n'y a seulement que pour rire.

    Laissez à part votre chagrin, votre ire,
    Et vos discours de trop loin désignés.
    Une autre fois vous serez enseignés ;
    Je me...

  • S'habiller bravement, s'ombrer de fards menteurs,
    D'un mauvais mot nous feindre une éloquence,
    Apprendre à bégayer, n'aller qu'à révérence,
    Et n'être aucunement sans servants serviteurs,

    Recevoir le poulet, le plumer par humeurs,
    Porter un éventail qui sert de contenance,
    Avoir plus d'appareil que de vraie contenance,
    Et hiéroglyphiquer en...

  • Mon âme est en vos mains heureusement étreinte
    Du plus gracieux noeud qu'oncq' beauté n'enlaça ;
    Une plus douce flèche oncques coeur ne blessa
    Que celle qui par vous dedans mon sang est teinte ;
    Plus docte poésie en votre esprit est peinte
    Qu'oncques sur Iélicon Apollon n'en pensa ;
    Un plus illustre rêts oncq' Phébus n'élança
    Qu'est celui dont mon coeur...