• Une petite hutte avec un chien devant.....
    Ô ma chère ! Ce soir, cette rose est mouillée.
    Dans le grand parc, auprès de la grille rouillée,
    Je l’ai prise pour toi, tout à l’heure, en rêvant.

    Il bruine au dehors ; viens ici, viens... le vent
    Dans les lauriers sanglote..... oh ! reste ainsi liée
    Avec tes frêles bras à mon cou... mi-pliée.....
    Faisons...

  • Les petites colombes de l’escamoteur,
    la petite colombe et sa petite sœur,
    devaient souffrir, tous les jours,
    dans la petite boîte, dans la chambre d’hôtel,
    — et puis encore quand, le soir,
    elles étaient dans la manche de l’habit noir
    et qu’elles sortaient à la lumière
    de la représentation coutumière.

  • Dans le petit jardin d’amour de votre vie,
    avec vos lauriers doux faites une tonnelle
    où vous reposerez pareil à l’air, et elle
    comme l’eau de cet air que l’on voit dans le puits.

    La campagne prie pour vous sa naïveté.
    Nous vivons orgueilleux loin des choses savantes,
    mais dans nos pays tristes les vieilles servantes
    ont le chapelet des chaînes des...

  • Pourquoi les bœufs traînent-ils les vieux chars pesants ?
    Cela fait pitié de voir leur gros front bombé,
    leurs yeux qui ont l’air de souffrance de tomber.
    Ils font gagner le pain aux pauvres paysans.

    S’ils ne peuvent plus marcher, les vétérinaires
    les brûlent avec des drogues et des fers rouges.
    Et puis dans les champs pleins de coquelicots rouges
    ...

  • La poussière des tamis chante au soleil et vole.
    Mets ton épaule et tes cheveux sur mon épaule
    et mes cheveux. L’air est comme l’eau, et les bœufs
    passent dans le matin froid des chemins boueux.
    Les cloches des coteaux verts sonnent le dimanche.
    Tu viens de te lever. Tu es toute blanche.
    Le silence est grand et très doux comme la ligne
    qui monte et...

  • La poussière froide tourne et fait voler des papiers,
    et le vent gratte la terre ainsi qu’un balai qui racle,
    et les chevaux ont froid dans la rue et c’est un spectacle
    que de voir sur les pavés les réverbères briller.

    Ce matin le soleil froid rendait comme de la corne
    les feuilles des platanes encore vertes des cours
    où le vent remuait de temps en temps...

  • Mon rêve est simple : il est trop simple, ô mon enfant,
    Peut-être, pour que toi qui m’aimes, le comprennes,
    — Car les rêves qu’on fait au couvent sont de reines
    Qui siègent près de rois dont l’air est triomphant. —

    Le soir, auprès du feu, quand il ferait du vent
    Et que tout gémirait dans la forêt prochaine,
    Dans un fauteuil fané d’antique bois de chêne...

  • Quand dans le brouillard qui faisait luire la boue
    où nageaient les lumières des grands magasins,
    je m’arrêtais en face des tuyaux de zinc
    de ta maison ancienne où, la lampe à la joue,
    tu brodais à côté de ton petit serin,

    l’odeur des îles sortait par les fentes roses
    de la fenêtre à carreaux verts, et je sentais
    que nous avions vécu bien avant d’...

  •  
    Quand verrai-je les îles où furent des parents ?
    Le soir, devant la porte et devant l'océan
    on fumait des cigares en habit bleu barbeau.
    Une guitare de nègre ronflait, et l'eau
    de pluie dormait dans les cuves de la cour.
    L'océan était comme des bouquets en tulle
    et le soir triste comme l'été et une flûte.
    On fumait des cigares noirs et leurs...

  • Que je t’aime, ô amie, toi qui as dans le sang
    le sang de tes parentes qui vinrent d’Orient.
    Tu es pareille à celles qui, dans le Sud,
    dansent, avec de petits mouchoirs, au son des flûtes.
    Ô ma petite amie, quand tu as été en chemise,
    l’autre jour, ta chair dure et tes cheveux chéris
    secouaient dans la chambre un parfum d’orange fauve...

    Mais tes...